Gennady Banschikov (1943-)
Sonate pour piano
Sonate pour flûte et piano
Sonate pour bayan

Vitaly Berzon, piano
Valentin Cherenkov, flûte
Gennady Banschikov, piano
Oleg Sharov, bayan

Les trois partitions du musicien russe furent composées entre 1974 et 1987 et enregistrées à Léningrad. Originaire de Kazan, Gennady Banschikov a enseigné la composition au Conservatoire de St Pétersbourg. Son écriture a bénéficié de diverses influences dont celles, majeures, de la musique de Dimitri Chostakovitch, du postromantisme viennois et de la Seconde Ecole de Vienne, au point qu’il se définit lui-même comme un « compositeur allemand parlant le russe » ! Datée de 1974, la Sonate pour piano est, en effet, largement influencée par celle-ci. Basée sur le principe des séries et du dédocaphonisme, l’œuvre évolue dans une tension croissante, l’écriture s’élargissant de plus en plus vers les extrêmes du clavier. Une partie est écrite sans barres de mesure et le finale d’une vivacité aussi lapidaire que motorique est tenu de manière impressionnante par Vitaly Berzon. La Sonate pour flûte et piano fut composée l’année suivante, en 1975. Elle est dédiée à la mémoire de Chostakovitch qui venait de disparaître. Trois mouvements lents et un scherzo animent cette partition qui évoque l’esprit du tombeau baroque, associant passacaille et forme fuguée. Quelques allusions aux symphonies n° 6 et n° 8 de Chostakovitch émaillent un discours profondément narratif. Il faut saluer la performance du flûtiste Valentin Cherenkov. Enfin, la Sonate pour bayan – rappelons qu’il s’agit d’un accordéon chromatique apparu au milieu du 19e siècle – date de 1987. Les couleurs d’un folklore imaginaire distillent des sonorités étranges, allant du violoncelle à l’orgue liturgique. C’est la partition la plus étonnante, la plus “filmique” de cet album. Sous les doigts d’Oleg Sharov, elle nous raconte une histoire. (Jean Dandrésy)