 Le disque débute par la grâce enivrante de Toshio Hosokawa (1955-) confiée à la délicatesse déterminée des doigts de sa compatriote Masako Ohta (pianiste, performeuse, calligraphe), née à Tokyo et basée à Munich. Melodia II date de 1979 et se voit suivi, grand écart temporel, par la transposition pour piano de la très populaire (Rokudan No Shirabe) pièce pour koto solo attribuée à Kengyo Yatsuhashi, père du koto moderne. My Japanese Heart puise dans quatre siècles d’un souffle musical guidé par la beauté de la nature, l’insularité et la préservation de l’influence occidentale durant les 265 ans de l’époque Edo. Avec RainTree Sketch II, Toru Takemitsu (1930-1996) décalque superbement une image sonore sur celle, cinétique, des feuilles de l’arbre qui, des heures après la pluie matinale, libèrent les gouttes accumulées plus tôt. Fumio Yasuda (1953-) s’inspire d’Hibusi, ancien oiseau fictif japonais, pour sa pièce éponyme, écrite tout spécialement pour Ohta, qui s’offre, juste après, une improvisation, sur piano préparé, d’un traditionnel enfantin provenant du folklore de l’île d’Okinawa, avant de clôturer cet exaltant voyage dans le temps et l’espace par un hommage de Takemitsu à Michael Vyner, chef du London Sinfonietta. (Bernard Vincken)  Masako Ohta retreats into the silence of the Waldhaus Grandsberg in the Bavarian Forest to dedicate herself to Japanese masterpieces in deep concentration and solitude. The Munich-based pianist takes us on a musical journey through time and invites us to experience extraordinary compositions from four centuries from the land of the rising sun. Sound creations of great Japanese composers such as Kengyo Yatsuhashi from the 17th century, Kengyo Yoshizawa from the 19th century, Toru Takemitsu from the 20th century as well as Toshio Hosokawa and Fumio Yasuda from the present are telling us about springtime at the sea, the rain tree, the singing of birds and dances of distant islands.
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