Ancré dans la tradition d’un pays largement ouvert à l’Occident - qui peut, mieux qu’un tokyoïte, se montrer perméable à un aussi large panel d’influences ? -, Fumio Yasuda puise dans les racines de la musique de cour japonaise, dans les fondements de la musique populaire et du jazz américains, ainsi que dans les multiples développements européens de l’écriture classique pour fourbir les morceaux de ce nouveau disque publié chez Winter & Winter, le label qui se plaît à mélanger jazz, musiques du monde et classique. Yasuda y officie au piano (préparé ou non) et au mélodica, mêlant passages jazz et structures plus déliées comme dans Happiness ou chant de charme et solo de saxophone comme dans Thirst For Love, qui nous plonge dans un de ces Hemingway bars finlandais aux clubs moelleux quoique légèrement défoncés. Aussi délicat qu’un souffle sur l’eau, Things That Are Missing Here flâne au rythme de la respiration de la clarinette, à peine secoué par les soubresauts de la contrebasse, tandis que le saxophone d’Asian Nostalgia côtoie un étonnant kalimba qu’on ne se serait pas attendu à trouver là. (Bernard Vincken) Once the Western World and Japan were completely foreign to each other, today in the 21st century we approach each other, we learn from each other, we are amazed, we discover new form of culture, ways of life, nature, architecture, images, sounds. Fumio Yasuda's music comes from modern Japan, the island, which opened its doors to the West already in the 18th century. Yasuda studied classical music with a preference for Karl Amadeus Hartmann. Since his childhood he was surrounded by western pop and jazz music but nevertheless he is also deeply rooted in the Japanese tradition. Time, space and eternity play an important role in his music. In the score are no pauses, but spaces of silence between lyrical, deeply poetic tones and sounds which tell us about Japanese landscapes, rain, forests, light fog, longing and eternity. Yasuda works in a deep musical understanding with Joachim Badenhorst, Nobuyoshi Ino and Akimuse. Sounds of the piano, the clarinet, the acoustic bass strings and the human voice are on their way to nowhere.
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