Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Concerto-pasticcio pour hautbois, cordes et basse continue en do majeur
Concerto-pasticcio pour hautbois d'amour, cordes et basse continue en ré majeur
Concerto pour hautbois, cordes et basse continue en do mineur
Concerto a 5 pour hautbois, cordes et basse continue en do mineur
Concerto pour hautbois, cordes et basse continue en sol mineur, HWV 287
Concerto grosso pour hautbois, cordes et basse continue en sol majeur, op. 3, HWV 314

Andrius Puskunigis, hautbois, hautbois d'amour
Klaipeda Chamber Orchestra
Vincent Bernhardt, clavecin, direction

Haendel adorait le hautbois, dit-on, auquel ses sonates, concerti grossi, accompagnement d'airs vocaux, font une place assez conséquente. Pourtant, le catalogue de l'œuvre ne mentionne que 3 concertos où le hautbois est vraiment « solo», dont un seul, le HWV 287, est présent ici. Son authenticité fut longtemps discutée, mais une copie fut retrouvée en 1993. Deux concertos en ut mineur attribués à Haendel par des experts et publiés en 2009 lui font suite. Par ailleurs, ce n'est sans doute pas à l'initiative d'Haendel que le concerto grosso HWV 314 en sol majeur a été publié par John Walsh en 1734 : son dernier mouvement, adaptation de la fugue pour clavecin HWV 606, est jugé si peu convaincant par les interprètes qu'ils ont modifié l'agencement orchestral. Deux concerto dits « pasticcio » (à l'imitation du compositeur donc) nous sont enfin concoctés dont un pour le hautbois d'amour jamais utilisé par Haendel. Ces pratiques de (re)construction, d'adaptation, d'emprunts, d'imitation étaient communes à l'époque : on pourrait dire qu'elles trouvent là un prolongement. Mais ont-elles encore à voir aujourd'hui avec la geste baroque ? Ne sont-elles pas plutôt le symptôme de notre boulimie insatiable, qui, non contente de vouloir des intégrales à tout va, a besoin en plus d'œuvres carrément virtuelles. Les "pasticcio" ont à mon sens quelque chose de ridicule : consistant surtout en la mise bout à bout d'airs d'opéra archi-connus ils offrent du Haendel condensé, concentré, ressassé — sorte de pot-pourri sans véritable intérêt. Beaucoup d'artifice et d'artificiel dans ce CD, en somme. (Bertrand Abraham)

This album is devoted to Handel's concertante music for solo oboe, of which only a few concertos have survived. He was particularly fond of the instrument and assigned many solos to it in his oratorios, operas, concerti grossi and sonatas. He is even reported to have said of his early oboe works: 'I used to write like the D-v [Devil] in those days, but chiefly for the oboe, which was my favourite instrument.' His some 20 concertos for a solo instrument are mainly for the organ and include just one violin concerto and three oboe concertos (HWV 301, 302a and 287). The latter, featured here, is the best known, as it also appears transcribed for other instruments. Further concertos for oboe have been attributed to Handel by the musicologists Fritz Stein and Fulvio & Sandro Caldini: one in E flat major and two more, both presented here in world-premiere recordings, in C minor. The 6 Concerti grossi Op.3 form the first printed collection of Handel’s orchestral compositions. Formerly known as the ‘oboe concertos’, the volume was published by John Walsh in 1734 – not necessarily on the composer’s own initiative – from a variety of pieces composed over a period of some 20 years. The orchestration in the Walsh edition is particularly unconvincing, with numerous octave doublings and a virtual absence of elements typical of the concertante style. Vincent Bernhardt has therefore proposed a new instrumentation, organised according to the principle of dialogue between groups that characterises the concertante language of this period. An improvised theorbo prelude precedes the work. To extend Handel's oboe repertoire the artists have fashioned two concertos, for oboe and oboe d’amore, out of eight selected movements that are essentially built on castrato arias from the operas, a practice in line with the pasticcios created in Handel’s day.