Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour violon n° 3 en sol majeur, K 216
Concerto pour violon n° 5 en la majeur, K 219 "Turkish"
Sinfonia Concertante pour violon, alt et orchestre en mi bémol majeur, K 364
Concerto pour 2 violons en do majeur, K 190

Rainer Honeck, violon
Vienna Classical Players
Martin Kerschbaum, direction

Pour le 250ème anniversaire de la naissance de Mozart, Orfeo proposait en 2006 ce volume mêlant à des piliers du répertoire (les concertos 3 et 5, la symphonie concertante pour violon et alto) le plus rare Concertone KV190. Pour les trois premiers au moins, la discographie est surabondante, et riche de merveilles de toutes sortes. Rainer Honeck est bien sûr un très bon violoniste : on n’est pas sans raisons Konzertmeister du Philarmonique de Vienne ! Mais il en fait vraiment « des tonnes » ici, dans les concertos auxquels il donne un style pré-romantique. Que d’effets, que de variations de tempo : l’exact opposé de ce qu’on peut attendre du jeune Mozart période Salzbourg, gamin exubérant et séducteur (ce qu’avait bien compris Lena Neudauer par exemple). Point intéressant : cette approche conduit Honeck à proposer des cadences qui mêlent éléments « anciens » (une sorte d’héritage de Locatelli) et « modernes » (harmonies osées et allusions à Paganini). La symphonie concertante est beaucoup plus canonique (les nécessités du dialogue ?) et permet d’entendre le bel alto de Tobias Lea. Le Concertone, pièce de circonstance, est bien troussé. L’orchestre est très classique, un peu brutal dans les concertos et pas toujours d’une grande précision. On peut se demander si tout cela était vraiment indispensable, mais il y a des choses bien intéressantes à glaner çà et là. (Olivier Eterradossi)