 Claves persiste et signe : un troisième volume vient illustrer l’œuvre symphonique de Pierre Wismer, ce poète des couleurs, ce maître des atmosphères dont l’œuvre multiforme avait passé sous le boisseau. Injustice absolument, lorsque l’on écoute l’art narratif, les pures beautés d’orchestre, l’écriture à la fois élégante et visuelle de "L’Enfant et la rose", petit chef d’œuvre d’émotion qui fut créé par Paul Kletzki à Dallas en 1961, preuve que Wissmer comptait alors parmi les compositeurs majeurs de son temps, joué des deux cotés de l’atlantique. Si ce conte pour orchestre montre l’étendue émotionnelle de la palette de Wissmer, son Concerto pour hautbois, sous des habits néoclassiques, voit la syntaxe du compositeur se radicaliser, je pense plus d’une fois au Martinu des dernières années, et comme la déploration de l’Andante est saisissante! Abrupt, roide, noir, le Troisième Concerto pour violon compte au nombre des œuvres ultimes, structure libre, discours imprévisible, sans cesse fascinant par la virtuosité exigée du soliste mais aussi de l’orchestre. John Fiore conclu l’album avec une partition saisissante : le Clamavi de 1957, vaste triptyque qui bâtit ses abrupts sur un choral "Herr nun lass in Frieden", où Wissmer avoue l’influence décisive qu’eut Honegger sur son écriture d’orchestre. Partition impressionnante, transfigurée par un Orchestre de la Suisse Romande qui sait faire œuvre utile. Solistes parfaits, direction inspirée, et si John Fiore et les Romands se dévouaient à graver l’intégrale des Symphonies ? (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  While twentieth century Swiss composers often synthesize the Latin and Germanic sources of their country’s inspiration in their aesthetics, it is to France that Pierre Wissmer (1915-1992) is resolutely attached, both in his life’s journey as in his artistic ideals. Imbued at first with a post-Ravellian neoclassicism, over the years his style has shifted toward a more distanced relationship with tonality and a more inner language. However, the refinement of the contrapuntal writing and instrumentation will always remain a constant feauture of his art. The orchestra occupies a preponderant position in his production. If he readily references classical structures, such as the symphony (composing nine of them between 1938 and 1989), or the concerto, he has likewise written free-form works whose construction continues to remain meticulously elaborate. This is the case of Clamavi, a symphonic triptych composed in 1957 and premiered the same year on Radio-Genève as part of the International Red Cross Day. The most “Honeggerian” work of Wissmer, it is based on the Lutheran chorale Herr, nun lass in Frieden which runs through the three parts uninterruptedly. Each of the three sections is headed by a Biblical verse: "But woe to the earth and the sea, because the devil has gone down to you! He is filled with fury, because he knows that his time is short.” (Revelation XII.12)—”Let your gentleness be known to all men” (Philippians IV.5)—”Do not be afraid, O earth, but rejoice and be glad, for the Lord has done great things” (Joel II.21).[..]

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