Arrigo Boito (1842-1918)
Nerone, opéra en 4 actes

Rafael Rojas, ténor (Nerone)
Lucio Gallo, baryton (Simon Mago)
Brett Polegato, baryton (Fanuèl)
Svetlana Aksenova, soprano (Asteria)
Alessandra Volpe, mezzo-soprano (Rubria)
Miklos Sebestyen, basse-baryton (Tigellino)
Taylan Reinhard, ténor (Gobrias)
Ilya Kutyukhin, baryton (Dositèo)
Katrin Wundsam, mezzo-soprano (Cerinto/Pèrside)
Hyunduk Kim, ténor (Primo viandante)
Shira Patchornik, soprano (voix de femme)
Prague Philharmonic Choir
Wiener Symphoniker
Dirk Kaftan, direction
Olivier Tambosi, mise en scène

Cinquante six ans pour écrire son second opéra. En fait Boito ne vit jamais la fin de son Nerone, entrepris par dépit après que Verdi lui en ait renvoyé le livret. Toscanini le pressa pourtant de mener l’ouvrage à bien, ce que la mort du compositeur empêcha. Peu importait, quatre actes étaient composés sinon orchestrés, on se passerait du 5e, juste ébauché, Smareglia puis Tommasini se chargeant de vêtir le tout d’une orchestration profuse. Malgré une création scaligère de pur prestige (Pertile, Journet, Raisa, Galefi), surveillée d’un peu trop prés par Mussolini, des reprises au San carlo, au Met, une renaissance à la RAI menée grand train par Fernando Capuana, et une recréation stylée pour le disque signée par Eve Queler (Hungaroton, avec une brillante équipe hongroise) l’ouvrage tomba, désertant les scènes jusqu’au début du XXIe Siècle. La grande scène de Bregenz, le goût pour les raretés de ce festival hors normes, appelaient la renaissance de Nerone. Olivier Tambosi a-t-il eu raison d’en précipiter l’action au temps de la création de l’ouvrage, soit à l’amorce de la montée du fascisme ? Lecture politique qui brouille des cartes déjà confuses, mais pas seulement. Cette Agrippine trainant son agonie dans les transes de l’accouchement suivant partout son fils, Néron assistant dans un fauteuil à l’incendie de Rome, font des images parfois plus fortes que la musique. A la fin tout cela se voit, s’entend, dans la démesure même voulue par Boito, d’autant que la réalisation musicale est exceptionnelle. L’orchestre syncrétique imaginé par Smareglia et Tommasini est magnifié par Dirk Kaftan et les Wiener Symphoniker (on pense plus d’une fois aux opéras « maléfiques » de Respighi plus qu’à Mesfistofele), Rafael Rojas emporte d’une voix de gloire les aigus et les fureurs de Nerone, les noirceurs du timbre de Lucio Gallo vont comme un gant au Mage, et Brett Polegato transcende la figure christique de Fanuel, les voix féminines n’atteignant par aux même degré de présence, vocale comme dramatique. Malgré les outrances du spectacle, pensées comme un miroir tendu à celles de l’œuvre, vous pourrez apprendre ici votre Nerone, d’autant que l’enregistrement d’Eve Queler ne se trouve hélas plus. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Arrigo Boito's libretti, including those for Giuseppe Verdis's Otello and Falstaff, are some of the most outstanding achievements in operatic history and his own completed opera Mefistofele is present on the opera stages. On his opera Nerone Boito started working in 1862, but struggeled to complete it immediately, leaving it unfinished for several decades. It became his life's work and it was only after his death that the conductor Arturo Toscanini created a performable version. The world premiere was held at La Scala Milan in 1924. Boito´s opera Nerone is here available for the first time on DVD/Blu-ray "Musically it´s brilliant.“ (Wiener Zeitung) and "Rafael Rojas triumphs in the murderous role of Nero, Lucio Gallo (Mago) is a great prince of darkness“ (Süddeutsche Zeitung).