Quel instrument ouvre la Dalarapsodi, un chalumeau qui serait l’écho d’un pâtre perdu dans le paysage ? Non, un saxophone soprano, couleur sonore fétiche d’Hugo Alfven qui l’aura inclus assez tôt dans son appareil symphonique. Lukasz Borowicz le fait sonner dans le lointain, pâtre vraiment, puis il envolera comme du Grieg les bois portés par les pizzicatos avant de faire chanter l’amoroso des cordes. Incroyable qu’il comprenne aussi naturellement la poésie et les couleurs de l’univers Alfven dont cet album est le troisième d’une série parfaite qui ne rougira pas devant les gravures historiques de Stig Westerberg. Cela vaut d’ailleurs également pour la ténébreuse Deuxième Symphonie, œuvre d’un jeune-homme de vingt-sept ans, si étrange dans son écriture que la critique crut y entendre une nouvelle Symphonie fantastique, le ton très Sabbat de sorcière du Scherzo le pouvant faire accroire. Alfven y faisait entendre une poétique singulière, qui à mesure, ne devait plus rien au post romantisme allemand sinon encore un peu à Bruckner, préférant contempler dans la profondeur de son orchestre grave les paysages de sa nation. Demain, Lukacz Borowicz, suivant le cours naturel du cycle, sera confronté au chef d’œuvre du compositeur : la Symphonie de l’Archipel, porte grande ouverte sur un tout autre univers, je dois dire que j’ai hâte… (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) Troisième volume de l’intégrale des symphonies du suédois Hugo Alfven entreprise par Luzasz Borowicz et son orchestre de Berlin, ce disque a pour plat de résistance l’imposante 2° symphonie (1899), une partition de plus de cinquante minutes, sombre et puissante et qui culmine dans un vaste prélude et fugue en guise de finale. Borowicz creuse les contrastes de cette grande œuvre très post-romantique, impressionne dans le sombre andante où grondent les cuivres graves et se surpasse dans le finale où un prélude recueilli précède une vaste fugue qu’illumine un puissant choral de cuivres, comme un souvenir brucknérien. La deuxième œuvre du CD est la troisième et dernière rhapsodie suédoise, créée en 1932, un diptyque qui oppose un long andante et un brillant finale, Allegro Violente, pour lequel Borowicz grave deux versions alternatives, une fin apaisée et une autre brillante et animée. Moins célèbre que la première rhapsodie, Midsommervarka, cette page plus introvertie n’en mérite pas moins la découverte. Par la qualité de son orchestre et la finesse de sa direction, cette nouvelle intégrale en cours vient directement concurrencer celle de Neeme Järvi (Brilliant) jusqu’ici la référence absolue. On attend maintenant le sommet du cycle, la torrentielle quatrième symphonie avec voix. (Richard Wander) "Here loving service is done to a composer who is perhaps Sweden’s most important symphonist and certainly its most popular one". This is what FonoForum wrote of Vol. 2 of our edition of symphonic works by Hugo Alfvén, who numbers among the most productive and most versatile Swedish cultural personalities. Alfvén’s Symphony No. 2 brought him a success that he termed his definitive artistic breakthrough. A second performance was held during the same year, and it was not long before it was also being presented in foreign countries. This work became his most popular symphony and the first of his compositions to appear in print (1900). At the time national Romantic tones had long dominated music by Swedish composers, while Alfvén adopted a taste that was more Continental – a fact that reviewers registered with astonishment. His Swedish Rhapsody No. 3, a composition featuring impressive work with motifs from Swedish folk music, rounds off this CD.
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