Federigo Fiorillo (1755-1823)
36 Caprices pour violon, op. 3 (trans. pour alto de M. Misciagna)

Marco Misciagna, alto

Federigo (1755-1823) était le troisième fils du napolitain Ignazio Fiorillo (1715-1787), maître de chapelle à la cour du Duc Charles Ier de Brunswick-Wolfenbüttel. D’abord reconnu comme mandoliniste virtuose, Federigo Fiorillo bénéficia rapidement d’une grande notoriété comme violoniste à Saint Petersbourg, Riga, puis à Paris au Concert Spirituel dès 1785, et enfin à Londres où il fut l’altiste du quatuor « Salomon ». Qualifié même par Fétis comme étant l’un des plus remarquables violonistes de son temps, Fiorillo fut aussi un pédagogue recherché à partir de 1794, lorsqu’il cessa son activité publique et contribua largement au développement de la technique violonistique à côté de Rodolphe Kreutzer, Pierre Rode, ou Louis Spohr, préalablement à Paganini. Le brillant altiste Marco Misciagna propose ici sa propre transcription des 36 Études ou Caprices pour violon que Fiorillo composa et fit éditer lors de son séjour parisien. Il s’agit d’œuvres exigeant déjà un haut niveau technique, une alliance d'une complexité sans faille main gauche main droite, sur des positions en générales hautes, un archet habile et une main gauche devant être à l'aise dans toutes les positions et toujours bien placée au niveau de la justesse. Leopold Auer (1845-1930) et Ivan Galamian (1903-1981) n’hésitèrent d’ailleurs pas à en donner des éditions critiques, les considérant comme une base essentielle et inesquivable : un ensemble de techniques pures auxquelles le Concerto en ré majeur op. 61 de Beethoven recourra en 1806 tout en mettant en valeur son potentiel de musicalité. Pourquoi alors une transcription ? L’alto se lit en clé d’ut et en clé de sol, alors que le violon se lit en clé de sol, et produit un son plus grave et sombre, une quinte au-dessous du violon et une octave exacte au-dessus du violoncelle, un son souvent qualifié de plus doux, plus rond, moelleux, à tonalité veloutée et plus riche pour les registres supérieurs et médians. Ce sont précisément ces caractéristiques qu’exploite pleinement Marco Misciagna pour rendre ici une magnifique interprétation très engagée de ces exercices exigeants, et délicieusement fruitée par la grâce de sa suprême maîtrise de l’instrument. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)

Despite his name, Federigo Fiorillo (1755-1823) was German by birth, the third son of a violinist who had studied in Naples with Francesco Durante and Leonardo Leo. Federigo followed in his father’s footsteps as an instrumental virtuoso, both on violin and mandolin; the 19th-century musicologist Fétis praised him as ‘one of the most remarkable violinists of his time’ in the Biographie universelle des musiciens. Having toured Europe, Fiorillo moved by 1788 to London, where he played for the impresario Salomon (who went on to bring Haydn to the English capital), notably as the violist in Salomon’s quartet. He is principally remembered now as a composer, and in particular the author of a set of solo Caprices which formed a method of which formed a method of instruction for every advanced violinist. Until now, however, they have never been recorded on Fiorillo’s ‘second’ instrument of the viola; and indeed complete recordings of the set, even on violin, are very few. With this new recording, Marco Misciagna demonstrates that these 36 pieces have much more than pedagogic interest to them. While they systematically address technical issues in the bow arm and fingering, testing the player’s technique for playing octaves, multiple stopping, passagework, chromatic scales and so on, Fiorillo was a Italianate melodist who naturally wrote and thought in long, cantabile lines which are as grateful to hear as they are to play. Born in 1984, Marco Misciagna studied in Bari and Rome and then with Salvatore Accardo; he now lives and works in Spain. Among his previous recordings is a Brilliant Classics album of a similar undertaking, the 41 Capricci for viola by Bartolomeo Campagnoli (1751–1827).