Les trois sonates de Brahms pour piano et violon sont bien connues et largement enregistrées mais... ce ne sont pas elles que vous trouverez dans double CD surprenant. Vous y découvrirez tout d’abord les deux sonates op. 120, composées pour clarinette et piano, par un Brahms déjà âgé, subjugué par le talent du clarinettiste Richard Mühfeld, et que Brahms a lui-même transcrites pour le violon pour son éditeur Simrock. Ces deux sonates avaient chronologiquement été précédées d’un Trio avec clarinette op. 114, et surtout de l’extraordinaire Quintette avec Clarinette op. 115, un sommet absolu de la musique de chambre. C’est ce Quintette que l’on trouve sur le second CD, dans une version pour piano et violon, dont l’arrangement est dû à Paul Klengel (1854–1935), violoniste, pianiste, compositeur, et arrangeur régulier pour Simrock. Brahms et Klengel se connaissant, il est fort possible que cet arrangement ait été personnellement approuvé par le compositeur. Davantage qu’une curiosité ou une manière de réécouter différemment des oeuvres connues, ce disque est un hommage à la tradition solidement établie aux 18e et 19e siècle de transcrire et adapter les oeuvres (les siennes ou celles des autres), afin de leur permettre, loin des salles de concert, de voyager dans les salons. (Walter Appel) In 19th-century Vienna (where Brahms spent much of his professional life), the practice of writing “music for the home” (which should in no way be pejoratively construed as a retreat into carefree seclusion) experienced a boom that reached as far as the imperial court of Franz Joseph I. The music-making in many Viennese households was on a par with public performances and boasted enormous variety. Special reference to this recording: on the evening of May 11, 1895, Johannes Brahms played this very CD-programme at the Vienna home of the culture-loving Fellinger family, with whom he was very well acquainted, having received from Simrock the galley proofs of the rearranged versions of the op. 120 sonatas for violin and piano. His partner for this soirée was the violin virtuoso Marie Soldat-Roeger, who was one of the eminent female musical figures of the 19th century, on a par with the likes of Clara Schumann, Fanny Hensel (née Mendelssohn), Pauline Viardot-García and others. Soldat-Roeger was the first Austrian woman to gain prominence in European concert halls. So Brahms had made just the right choice for the domestic context of this soirée, as have the two performers on this release: in making this recording, they have brought a piece of historical performance practice from the salons of the 19th century into the living rooms of our time.
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