 Né dans les Pays-Bas aux alentours de 1730 de parents juifs venus d'Espagne ou du Portugal, Emanuel Siprutini (Emmanuel Shiprut de son vrai nom) mena une double carrière de négociant en vins et de violoncelliste. Installé à Londres en 1754 ou 1755, il y publia sous le titre de 'solos pour violoncelle et b.c.' les deux opus de six sonates chacun ici proposés, le n° 6 vers 1763/64, le n° 7, sa dernière oeuvre, vers 1774/75; puis il s'établit à Bruxelles en 1781 pour se consacrer à son commerce avant d'y mourir vers 1790 (à moins qu'il ne soit retourné entre-temps à Londres). L'on ignore tout de sa formation musicale mais ses oeuvres trahissent une influence italienne, particulièrement celle du violoncelliste napolitain Salvatore Lanzetti. Quoi qu'il en soit, l'énergie héroïque des allegros, la tendresse affectionnée des rondos et des menuets teintée de douce et dramatique nostalgie, la solennelle et ineffable beauté des adagios nous subjuguent en des horizons envoûtants dans cette interprétation par deux violoncelles dans laquelle Emanuela Vozza soutient magnifiquement un Claudio Ronco impérial. Au point de se demander pourquoi Siprutini a préféré consacrer les quinze dernières années de son existence à enivrer ses contemporains de vin plutôt que de musique. 2 CDs indispensables à tout amoureux du violoncelle. (Michel Lorentz-Alibert)  Combined with the previous recording of Opus III and V, this publication completes the oeuvre of cello sonatas by Emanuel Siprutini. Born in a Jewish family, perhaps in Holland, he arrived in England following the “Jewish naturalization act” established in 1753 by King George II of England, and he settled in London as a wine merchant, concert performer and cello teacher, having among his students John Crosdill, the most famous British cellist of the eighteenth century. Leopold Mozart met Siprutini in 1764, during his stay in England. Struck by the cellist’s talent, he tried to convince him to con-vert to Catholicism, but Emanuel remained serenely Jewish. Between 1756 and 1775 he published four books of cello sonatas which the Mozarts certainly owned, as one might think by finding fragments and ideas in Wolfgang’s most beautiful works.
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