 "La plus grande œuvre du plus grand Maître", ainsi s’exprimait en 1800 le compositeur et Thomaskantor Johann Adam Hiller (1728-1804) au sujet de sa copie du Requiem de Mozart. Inutile d’épiloguer sur la noblesse et l’élévation de cette œuvre que Mozart ne put mener à son terme, ni sur les mystères qui en entourent encore la composition. Franz Xaver Süssmayr (1766-1803), avec le Sanctus, Benedictus, et l’Agnus Dei, en acheva la composition. Le présent enregistrement propose en première mondiale l’arrangement pour piano à quatre mains que Czerny (1791–1857) rédigea en 1827 à destination de Maximilian Stadler (1748–1833), lequel était également un pianiste accompli, doué d’une grande renommée dans la Vienne des années Beethoven. Une manière appropriée de rendre l’œuvre accessible à des musiciens et à des publics dépourvus des masses orchestrales et vocales de la version originale du Requiem. D’autant plus qu’en face d’autres arrangements ayant conservé les parties vocales (Ignaz von Seyfried, 1776-1841, etc.), Czerny confie aux quatre mains l’intégralité des parties des instruments — 2 cors de basset, 2 bassons, 2 trompettes, 3 trombones, Timbales, Cordes et Orgue — et des voix — Soprano, Alto, Ténor, Basse. Prouesse que rendent admirablement ici Kerstin Straßburg et Jürgen Appel grâce à leur sens avéré de la beauté polyphonique de l'œuvre de Mozart. L'enregistrement contient également la fugue Amen du Lacrimosa, reconstruite par Robert D. Levin à partir de quatorze mesures découvertes il y a quelques années. Concentration et clarté sont les maîtres mots de l’interprétation de ce sublime arrangement qu’un compositeur, trop négligé et décrié pour n’avoir été qu’un insatiable pédagogue du piano, offre à la mémoire de Mozart. Que Czerny enseignât le jeune Liszt, lui-même admirateur de Mozart, fait de lui un relai essentiel dans la transmission du Mozart éternel que nous révérons toujours aujourd’hui. Une découverte essentielle. Et qui prouve qu’arrangement avec tact et science vaut beaucoup mieux que triviale vulgarisation. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  The supreme work of the most extraordinary man: this is what the composer Johann Adam Hiller called Wolfgang Amadeus Mozart's "Requiem", which is now being released by GENUIN in an unusual arrangement. The piano duo Kerstin Straßburg and Jürgen Appell have recorded for the first time the astonishing four-hand piano version of the Mozart Requiem by Carl Czerny, a pupil of Beethoven and teacher of Liszt. The choral parts, vocal solos, and all the orchestral parts have been incorporated into the piano part, allowing the polyphonic beauty of Mozart's work to emerge in a kind of concentration with unimaginable clarity. The world premiere recording of this version on CD also contains the moving Amen fugue to the "Lacrymosa", which the New York pianist Robert D. Levin reconstructed from fourteen bars of Mozart's handwriting discovered several years ago.
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