Dimitri Chostakovitch (1906-1975)
Concerto pour violon n° 1 en la mineur, op. 77
Concerto pour violon n° 2 en do dièse mineur, op. 129

Arabella Steinbacher, violon
Symphonie-Orchester des Bayerischen Rundfunks
Andris Nelsons, direction

Voilà un disque remarquable gravé en 2006 et qui témoigne de la parfaite osmose entre une soliste et un orchestre. Avant d’évoquer la jeune soliste allemande, il faut saluer la prestation de l’orchestre, d’une technique et d’une personnalisation des pupitres extraordinaires. Il est à la fois d’une extrême précision dans sa mise en place et d’une inventivité de tous les instants grâce à des solistes de premier plan. La formation qui connaît admirablement l’œuvre de Chostakovitch qu’elle interpréta si souvent sous la baguette de Mariss Jansons, entre autres, est parfaitement à son aise avec Andris Nelsons de nationalité lettonne tout comme Jansons. La qualité de la pâte sonore cuivres et des basses de l’orchestre, à la fois rauques et épaisse est splendide. De son côté, Arabella Steinbacher s’avère comme une interprète de premier plan des deux partitions. Son jeu possède à la fois le mordant et la fluidité, l’ironie et le sens de l’architecture. Nulle fioriture dans son archet, mais bien davanatage le souci d’éclairer une profusion de détails qui font la dimension tragiquement humaine des deux opus. Le finale de l’opus 77 est bien cette fête irrésistible, mais dont les effluves sont jouées de manière presque butée et avec une agressivité à peine voilée. Quant à celui de l’opus 129, il a atteint en énergie et en inspiration, la lecture qu’en fit David Oïstrakh. Assurément, une version moderne de référence des deux concertos. (Jean Dandrésy)