Max Reger (1873-1916)
Drei Stücke, op. 7
Zwölf Stücke, op. 65
Zehn Stücke, op. 69
Zwölf Stücke, op. 80
Zweiundfünfzig leicht ausführbare Vorspiele zu den gebraüchlischten evengelischen Chorälen, op. 67
Choralvorspiele, WoO IV/2, 3, 9, 14
Altniederländisches Dankgebet, WoO IV/17
Fughette en la mineur, WoO IV/18

Gerhard Weinberger, orgue (Orgue Sauer, Allemagne 1908 et Orgue Goll, Suisse 1912)

Dix ans après le premier jalon, Gerhard Weinberger vient conclure son parcours dans l’Orgelwerk de ce compositeur qui comme lui avait initié ses études à Munich. Cette intégrale se referme sur cette neuvième étape, centrée sur des publications autour de 1902. Outre le juvénile opus 7 esquissé à dix-neuf ans, ce double-album complète des cycles abordés dans les huit volumes antérieurs. Souvent de dynamique modérée et peu véloces, les diverses Stücke ne sont pas les plus spectaculaires. Elles n’en restent pas moins exigeantes, voire davantage que souhaité par l’éditeur Peters dans l’opus 65 où Reger n’entendait pas transiger sur sa science harmonique ! Sur le premier disque, dix Vorspiele bouclent cet opus 67 qui illustre cinquante-deux chorals luthériens parmi les plus célèbres –un des plus vastes recueils depuis l’Orgelbüchlein de Bach. Pour faire bonne mesure, les deux SACD embarquent des pages non classifiées, dont "O Traurigkeit, O Herzeleid" (1893), prémices du jeune Max dans le champ liturgique. Le livret (anglais, allemand) présente toutes ces œuvres qui, comme les précédents volumes et à l’instar de Roberto Marini (Brilliant) et Martin Schmeding (Cybele), sont jouées sur des instruments contemporains de Reger : le Sauer de la Lutherkirche de Chemnitz (50 jeux / III+pédalier) et le Goll de la Kollegiumkirche de Schwyz (39 / III+pédalier). Des consoles post-romantiques, donc pauvres en Mutations et Mixtures, mais où prédominent la touffeur des 8’ et la gravité des 16’. Sans s’embarquer dans des considérations esthétiques où l’espace rédactionnel nous manquerait pour ne pas généraliser, rappelons que l’idéal regerien et l’élucidation de son discours brigueraient toutefois la clarté de la postérieure facture néoclassique. Ce qui maintient l’attrait du panorama gravé par Rosalinde Haas sur l’Albiez de Francfort/Main récemment recompilé par le label MDG. En tout cas, Gerhard Weinberger explore les ambiances avec chaleur et raffinement, à ces deux tribunes captées avec davantage de recul que de relief. Quitte à manquer un peu de chair à Chemnitz –la perspective à Schwyz se montre plus enveloppante et avenante. Globalement, cette ultime parution parachève une remarquable intégrale, qui en SACD domine la discographie auprès de celle enregistrée par Cybele. (Christophe Steyne)

The volcanic presence of composer Max Reger from the Upper Palatinate region of Germany does not make things easy for his interpreters or his listeners. Almost everything he wrote features such a bounty of musical ideas that only gradually is the persona behind it revealed. The organist Gerhard Weinberger is among those who have the proven ability to break through this facade. On his CDs no. 17 and 18, which is the ninth volume of this complete recording of colossal proportions, he also proves himself to be the ideal medium of a world view in which all is in continuous and inextinguishable motion. He has the organs of Chemnitz and Schwyz at his disposal – two stylistically appropriate instruments to produce the perfect Reger experience.