 On n’attendait pas vraiment Hans Christoph Rademann, chef depuis longtemps converti au baroque, diriger Puccini et Verdi, aussi c’est une surprise voire une aubaine de l’entendre dans deux œuvres fétiches du répertoire sacré italien : les Quatro Pezzi Sacri et la Messa di Gloria ici baptisée Messa a 4 voci con orchestra. Dès les premières mesures, Rademann donne de l’amplitude à sa direction. Les tempi sont mesurés. Le sublime flux lyrique du Kyrie s’écoule ainsi paisiblement, somptueusement entretenu par les forces vives du Gaechinger cantorei, du Dresdner Kammerchor et du Philharmonique de Stuttgart. On regrettera ensuite (Gloria, Credo) un geste un peu corseté suite à un respect profond de la partition même si orchestre et chœurs répondent à la lettre à leur chef. Celui-ci s’approprie l’œuvre comme s’il dirigeait une Messe de Saint-Saens, évacuant toute la sève méditerranéenne qui la caractérise. Reste les chanteurs qui eux jouent parfois le jeu du l’opéra et créent un certain schisme dans le discours. Si la Messe est longue (531 mesures pour le seul Gloria !), l’ensemble des forces en présences suffit à maintenir l’intérêt de l’auditeur notamment dans le Sanctus et l’Agnus Dei où on sent Rademann plus à son affaire. Les quatre pièces sacrées de Verdi sont quant à elles interprétées ici avec une belle probité empreinte de noblesse même si le Stabat Mater souffre de quelque lourdeur. Leur matériau polyphonique s’accordant mieux là aussi au tempérament et au geste du chef allemand. (Jérôme Angouillant) Puccini et Verdi, les deux maîtres de l’opéra italien, ont tous deux fait leurs premières expériences musicales dans le domaine de la musique sacrée. Puccini compose sa Messa a 4 voci en 1880 alors qu’il a 22 ans, à la fin de ses études. Verdi, son aîné de 45 ans, qui avait déjà remplacé l’organiste de son village d’origine alors qu’il était encore écolier, s’est encore une fois tourné vers la musique sacrée à la fin de sa vie. Il écrit les Quattro pezzi sacri dans les années 1890, à plus de 80 ans. La Messa du plus jeune – perdue jusqu’en 1952 – est gaie, enjouée et exaltante. Les Pezzi sacri de Verdi sont musicalement au niveau de ses opéras à succès – obsédants et sereins. En raison de leurs effectifs différents (chœur a cappella, quatuor de solistes et double chœur avec grand orchestre), les quatre pièces sont rarement données dans un même cycle ; notre enregistrement propose maintenant cette opportunité. Le Gaechinger Cantorey, le Dresdner Kammerchor, les Stuttgarter Philharmoniker, Sung Min Song et Krešimir Stražanac sont placés sous la direction de Hans-Christoph Rademann. The early musical experiences of Puccini and Verdi, those two giants of Italian opera, were in fact gained in the field of sacred music. In 1880, at the age of 22, Puccini composed his Messa a 4 voci as a graduation exercise. When still a schoolboy, the 45-year older Verdi stood in for the organist in his home village; at the end of this life, he returned to church music, writing his Quattro pezzi sacri in the 1890s at the age of over 80. The Messa of the younger composer – which was believed lost until 1952 – is a joyful and scintillating work. Artistically, Verdi’s powerful and intense Pezzi sacri can be placed on an equal standing with his beloved operas. Our recording provides a great opportunity to hear all four pieces, which, because of their diverse instrumentation (a cappella choir, quartet and double choir with large orchestra), are rarely performed together. The CD features the Gaechinger Cantorey, the Dresdner Kammerchor, the Stuttgart Philharmonic, Sung Min Song and Krešimir Stražanac, all performing under the baton of Hans-Christoph Rademann.
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