Joseph Joachim Raff Welt-ende Gericht Neue Welt Reinhold Wolf Meyer - Cpo555562 - Cpo

Passionnante découverte que cet oratorio de Raff créé en 1881 et composé de trois parties qui s’inspirent de l’apocalypse de Saint Jean : Fin du monde, Jugement et nouveau monde. Outre deux solistes, le baryton auquel est dévolu le rôle écrasant de Saint Jean et l’alto qui représente une voix céleste, on y entend des chœurs assez mendelssohniens et surtout, originalité de la partition, neuf intermezzos purement symphoniques commentant le texte (notamment la description des quatre cavaliers de l’apocalypse) qui permettent au génie d’illustrateur sonore et d’orchestrateur de Raff de donner sa pleine mesure. Si le style dénué de vibrato de la Camerata Lipsiensis dirigée par Gregor Meyer pourra surprendre là où l’on aurait aimé un romantisme plus prononcé, en revanche la prestation des deux solistes et du chœur du Gewandhaus (dans la salle duquel a eu lieu l’enregistrement) ne mérite que les plus grands éloges ; il est vrai que les parties chorales paient leur dette à Mendelssohn, esprit tutélaire des lieux. C’est pour le bicentenaire de la naissance de Raff en mai 2022 que fut donné cet oratorio original qui nous offre une nouvelle facette de l’art d’un maître romantique que l’on connaissait jusqu’à présent surtout pour ses brillantes symphonies et qui n’en finit pas de nous séduire. (Richard Wander)

Towards the end of his life, Joachim Raff began a project that could not have been expected from this artist, who was all too often labelled (and misunderstood) as a prolific writer – an oratorio on the "World's End, Judgement and New World", as depicted in the vision of St. John. It was a mighty undertaking, with which he wanted to produce an opus magnum to complete his already huge oeuvre – and succeeded in doing so. The musical course of events is focused on the Book with Seven Seals, the apocalypse interwoven with blistering, seemingly inexplicable images, which the composer reveals primarily through the character of John; occasionally an angelic soprano voice joins in, as do grand choral scenes, suggestive orchestral interludes and psalm chants – the last judgement on Joachim Raff puts an end to old prejudices.