Postscriptum Musique russe du 20e siècle pour violoncelle et piano Kim Günter

Ce double disque, qui prend pour titre ces mots qui viennent après l’écrit (parfois les plus importants, comme le sait le psychologue attentif à la phrase prononcée la main sur la poignée de porte), met en avant des compositeurs dont Saint-Pétersbourg, ville paradoxale de répression et de liberté artistique, porte ouverte sur l’Europe, est le berceau musical : une grande partie des pièces est signée Dimitri Chostakovich (1906-1975), de ses cosmopolites "Chansons espagnoles" et "Poèmes hébraïques" à la Sonate en ré mineur en passant par "Tender Girl Song", alors que Galina Ustvolskaya (1919-2006) apparaît avec deux préludes pour piano (l’un élégant, l’autre, court, énergique et déstabilisant) et que son élève Boris Arapov (1905-1992) déroule les mouvements de sa Sonate pour violoncelle et piano (le premier à la tension aiguisée, le second maniaque, le troisième en conversation avec d’évidentes forces supérieures). Une mention aussi pour la première des "Formes en l’air" (adressée à Pablo Picasso) d’Arthur Lourié (1891-1966) et sa notation graphiquement novatrice. (Bernard Vincken)

The city of Petersburg has a complex history, merging diverse cultural influences into a distinct profile. The forces generated amid the constant interplay of repression and the yearning for freedom find expression in experimentation. This led the Günter-Kim duo to explore the cosmopolitan city in search of traces. In the process, the cello-piano duo has discovered various compositions related to Dmitri Shostakovich: Boris Goltz, Galina Ustvolskaya, Boris Arapov... and, as a world premiere recording, Leonid Gorokhov. The duo's arrangements of Shostakovich's Spanish and Jewish songs symbolize a thoughtful approach to foreign cultures. This stands in stark contrast to the current somber reality: Petersburg, once the gateway to Europe, is on the brink of closing itself off.