Françoise Choveaux (1953-)
Elegie pour violoncelle et piano, op. 68
Quintette pour harpe et quatuor à cordes, op. 72
Symphonie Blanche pour orchestre à cordes et timbales, op. 100
Quintette pour piano, op. 108

Irina Molokina, violoncelle
Irina Karpus, harpe
Françoise Choveaux, piano
Quatuor Rimski-Korsakov
St. Petersburg Chamber Orchestra
Yuri Serov, piano, direction

Quoique ayant composé plus de 150 œuvres, Françoise Choveaux est encore assez largement ignorée du grand public. Son univers, dense, postromantique et plein de ferveur spirituelle, se nourrit à la fois de littérature, de peinture et d’engagement humain. Ainsi, tandis que l’élégie pour violoncelle et piano évoque les amours de Musset et George Sand, le Quintette avec harpe, lui, puise son inspiration dans la poésie de Ronsard (NB : le livret oublie malheureusement de nous informer sur le Quintette avec piano). Quant aux symphonies pour cordes, dont chacune est associée à une couleur, la première, indigo, rend hommage aux ciels des Flandres peints par Arthur Van Hecke et la seconde, blanche, célèbre, en trois mouvements au cheminement ouvertement chrétien, Armand Marquiset, le fondateur des Petits Frères des Pauvres. En écoutant ces œuvres aux couleurs si originales, j’ai pensé parfois à Rachmaninov et à Bernanos, à Max Reger ou au premier Schoenberg et à Péguy. Dans cet univers teinté de mysticisme, le tourment, l’inquiétude et la douleur sont premiers et ne laissent surgir la lumière et l’espoir qu’au prix d’une lutte salvatrice. (Emmanuel Lacoue-Labarthe)