Nikolai Rimski-Korsakov (1844-1908)
Kachtcheï l'immortel, opéra en 1 acte

Savva Khastaev, ténor (Kachtcheï)
Antonina Vesenina, soprano (Tsarevna)
Irina Shiskova, mezzo-soprano (Kashcheyevna)
Yarolsav Petryanik, baryton (Prince Ivan)
Mikhail Kolelishvili, basse (Storm-Bogatyr)
Poznan chamber Choir
Bartosz Michalowski, direction
Poznan Philharmonic Orchestra
Lukasz Borowicz, direction

Le conte est cruel mais moral : pour empêcher sa fille de jamais le quitter, un magicien a caché sa mort dans une larme de celle-ci, monstre de cruauté qui ne pleure jamais. Mais un beau paladin passera par là, averti que le magicien garde dans son château une tsarine de toute beauté. Il viendra la délivrer après avoir séduit la fille du magicien qui s’effondra en pleurs voyant les amants partir alors que son père tombe en poussière. Sur cet argument teinté d’une pointe de fantastique, Rimski-Korsakov aura écrit son opéra le plus sombre, conte mortifère dont Samuel Samossoud aura laissé deux enregistrements anthologiques, l’un pour le disque, l’autre pour la radio. Lukasz Borowicz relève le défi, orchestre fuligineux, chœur satanique, le conte est noir à souhait, la progression dramatique clouante, le tableau final dépassant même ce qu’en faisait Samossoud, mais malgré une équipe de chant remarquable, il ne peut égaler les voix russes. Pourtant il faudra entendre cette version moderne qui rend justice au génie du compositeur et à sa partition saisissante dont les vénéneuses beautés sont enfin accessibles grâce à une captation éclairante. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)