Johannes Brahms (1833-1897)
Sonate pour violon n° 1 en sol majeur
Sonate pour violon n° 2 en la majeur
Sonate pour violon n° 3 en ré mineur

Ernest Bloch (1880-1959)
Suite "Baal Shem"

Béla Bartók (1881-1945)
Rhapsodie n° 2
Danses populaires roumaines

Darius Milhaud (1892-1974)
Saudades do Brasil

Igor Stravinski (1882-1971)
Duo Concertant & Divertimento

Eudice Shapiro, violon
Brooks Smith, piano
Ralph Berkowitz, piano
Paul Weston Orchestra
Paul Weston, direction

Entre deux sessions pour les studios d’Hollywood, Eudice Shapiro trouva le temps de graver quelques trop rares disques. En 1957 Vanguard captait les deux visages de son art : l’archet ample et le chant profond qu’elle met à ses Sonates de Brahms, vrais incunables de leur abondante discographie, surprendra ceux qui ne la connaissait que violoniste pour le cinéma, pur charme et pirouette. Ce jeu concentré, surveillé par l’impeccable Brook Smith (l’accompagnateur attitré de Jascha Heifetz, rappelons-le), donne une lecture unitaire des trois Sonates de Brahms. Si les paysages ne sont guère variés, l’autorité du jeu, le drive puissant font tendre l’oreille. Une sacrée musicienne est à l’œuvre, tenu encore par la hauteur des œuvres. Son archet se libérera dans la session consacrée aux modernes, Première Rapsodie de Bartok foudroyante (et ses "Chants populaires roumains" si plein de caractère, pouvant rivaliser avec ceux de Szigeti), "Baal Shem" de Bloch en vrais tableaux vivants, "Kaddish" de Ravel littéralement prié. Mais qu’on lui donne des tropiques, et la voici pur charme, caressante, feulante, dansante pour de merveilleuses "Saudades do Brasil". Darius Milhaud a-t-il pu entendre cette gravure ? Stravinski probablement, zélateur de l’art d’Eudice Shapiro pour laquelle il dirigea une bonne dizaine de fois son Concerto. Il surveillera d’un œil débonnaire les sessions pour le label confidentiel Äva du Duo Concertant et du Divertimento, où l’archet marie charme et fulgurance. L’éditeur ajoute deux candies tirés de l’album Capitol intitulé Hollywood, histoire de faire le portrait complet de la belle Eudice. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)