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Diapason de juin 2024 Critique de Benoît Fauchet Page n° 70
Classica de juin 2024 Critique de Jacques Bonnaure Page n° 88
Format : 1 CD Durée totale : 00:56:02
Enregistrement : 2021-2022 Lieu : Cambridge/Paris Pays : Royaume-Uni/France Prise de son : Eglise / Stereo
Label : Hyperion Référence : CDA68436 EAN : 0034571284361 Code Prix : DM022A
Année d'édition : 2024 Date de sortie : 06/03/2024
Genre : Classique
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Maurice Duruflé (1902-1986)Requiem, op. 9 Francis Poulenc (1899-1963)Quatre motets pour un temps de pénitence, FP 97 Timor et tremor Vinea mea electa Tenebrae factae sunt Tristis est anima mea The Choir of Trinity College Cambridge Stephen Layton, direction
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 Le Requiem de Maurice Duruflé, dans sa version pour chœur mixte et orgue , utilise presque tels quels des matériaux mélodiques issus du plain-chant et se délecte de points de connivence forts avec le Requiem de Gabriel Fauré. Déjà dans le choix des textes, mais aussi dans l’utilisation fine, contrastée et ô combien maîtrisée de l’orgue, des emprunts aux modes d’Église et une écriture des chœurs au service d‘une atmosphère éthérée. La version que nous propose ici le Choir of Trinity College Cambridge, sous la direction de Stephen Layton, ne s’y trompe pas. Les choix de prise de son et de mixage nous plongent au cœur de l’église parisienne de St Eustache avec un équilibre sans faille entre la précision des attaques, un rendu défini de la complexité harmonique et le besoin d’une atmosphère de réverbération propre au chant grégorien, qui permettent aux sons de tourner dans une lumineuse transe sonore. La registration de l’orgue soutient le chœur sans jamais le flouter mais garde une expressivité souveraine, profonde et mystique. Le Pie Jesus qui fait entrer deux solistes, à savoir une soprano et une violoncelliste, fixe le point d’incandescence de l’apesanteur et de la puissance méditative de l’exécution de ce Requiem, dont les dernières pièces continuent de s’élever dans un au-delà que l’on aurait l’impression de toucher du bout de l’oreille. (Jérôme Leclair)  Les anglais ont la passion de la musique française qu’ils ont su choyer depuis le début de l’ère du disque. Ils possèdent également une tradition remarquable de chœurs de premier plan. Créé en 1947, le Requiem de Duruflé a été également conçu dans deux versions, l’une avec une orchestration réduite, l’autre avec simplement chant et grand orgue. L'œuvre de Duruflé subit les mêmes "pressions" esthétiques que celles du Requiem de Fauré. Deux conceptions radicales de l’interprétation s'opposent dans ces partitions. Le style de Duruflé, proche du grégorien autant dans l’imaginaire que dans l’écriture porte également le souffle de l’organiste et donc d'une respiration particulière. Le compositeur et chef d’orchestre anglais nous propose une lecture de cette page dans une atmosphère nimbée par l’acoustique très réverbérée de la chapelle du Trinity College de Cambridge. Les jeux de fonds de l’orgue se diffusent avec une souplesse et une légèreté d’expression qui offre un bel hommage aux chants grégoriens que revendiqua le compositeur. Le même chœur sous la direction de Richard Marlow puis Stephen Layton avaient gravé, il y a quelques années, les "Quatre motets pour un temps de pénitence" de Poulenc. L’engagement apparaît aujourd’hui beaucoup plus fort dans ces pages qui furent dédiées à l’origine aux Petits Chanteurs à la Croix de bois et créées à la veille de la Seconde Guerre mondiale. La clarté de ces partitions lumineuses est parfaitement restituée. (Jean Dandrésy)

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