Haendel Dixit Dominus Ferrandini Il Pianto di Maria Cachet Redmond Rennert Il Gardellino Van Reyn

Dès l’entrée de son Dixit Dominus, Bart van Reyn a enclenché le mode "sport" entraînant son Giardinello dans un mouvement inaugural effréné qu’il relâche heureusement avec les deux arias suivants, fort bien chantées par Sophie Rennert et Deborah Cachet. Suivent les chœurs déclamatifs, portés par un Vlaams Radiochor fougueux et d’une formidable assurance vocale. Sublime Duetto des deux sopranos et un Gloria Patri final (pourtant si difficultueux) qui nous transporte dans les limbes rococo des tableaux de Le Brun. Extraordinaire partition magnifiée ici par un ensemble d’excellence. En complément du Dixit, l’éditeur nous invite à découvrir Le Pianto di Maria, cantate du vénitien Giovanni Battista Ferrandini qui fut attribué un temps à Haendel. Hautboïste à la cour de Bavière, Ferandini fit une brillante carrière de compositeur d’opéra. Il eut l’honneur dit-on d’être visité par les Mozarrt père et fils en 1771 à Padoue. L’œuvre, encadrée par le récit d’un narrateur, décrit les souffrances de Marie à la première personne, se lamentant sur la tombe de son Fils. Alternant récitatifs et arias, l’œuvre de Ferrandini use des effets dramatiques propre au genre de l’opéra : brusques contrastes dynamiques, dissonances et chromatismes. Parmi les divers airs et cantilènes, on retiendra l’émouvante aria Sventurati miei sospiri. Soutenue par un continuo diligent, et un timbre de voix aussi charnel que voluptueux, la mezzo-soprano Sophie Rennert incarne une Marie d’une poignante crédibilité. (Jérôme Angouillant)