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Diapason de janvier 2010 Critique de Pierre-E. Barbier Page n° 95
Format : 1 CD Durée totale : 01:12:57 Prise de son : Stereo
Label : Hyperion Référence : CDA67705 EAN : 0034571177052 Code Prix : DM022A
Année d'édition : 2009 Date de sortie : 01/09/2009
Genre : Classique
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Serge Prokofiev (1891-1953) Concerto pour violoncelle en mi mineur, op. 58 Symphonie-Concerto en mi mineur, pour violoncelle et orchestre, op. 125
Alban Gerhardt, violoncelle Orchestre Philharmonique de Bergen Andrew Litton, direction
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 Gregor Piatigrosky instilla à Prokofiev l’idée d’écrire un Concerto pour violoncelle, lui qui n’avait alors écrit pour l’instrument qu’une Ballade. On était au début des années vingt, Prokofiev se mit à l’ouvrage puis le remisa pour ne le reprendre qu’en 1938. Lev Berezowski le créera à Moscou. La partition est étonnante, vraie création typique des audaces des années vingt, et plus étonnante encore à nos oreilles car, pour l’archet de Rostropovitch, Prokofiev en tira une autre œuvre demeurée bien plus célèbre. En 1952, la Symphonie Concertante qui surprit par ses roideurs le public des concerts soviétiques, fit totalement oublier le Concerto de 1938 qu’on peut cependant parfaitement entendre au travers de sa métamorphose. Alban Gerhardt a voulu réunir les deux œuvres, les mettre en miroir, changeant la destination du chef d’œuvre : le Concerto de 1938, enfant terrible des années Vingt, prend sous son archet mordant une ampleur capricieuse qui culmine dans le final, où l’étrange le dispute au sinistre, pages fascinantes qui comptent au nombre des plus radicales du compositeur. En comparaison avec cet atelier à ciel ouvert, le geste bien plus expansif de la Symphonie Concertante, ses lignes plus sculptées, sa projection plus tranchante et ses développements plus logiques n’auront pas l’éloquence expansive qu’y mettait Rostropovitch. C’est qu’Alban Gerhardt ne cesse de voir en décalque les turbulences du Concerto. Peu importe, l’interprétation est superlative jusque dans son lyrisme teinté d’ironie, et pour les deux œuvres Andrew Litton et son orchestre de Bergen distillent toutes les fulgurances qui aura osées Prokofiev : ils ont depuis bouclés chez Bis une intégrale des Symphonies amenée à faire date. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

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