 Au premier regard la tradition des symphonistes anglais s’inaugurerait avec Elgar ou Vaughan Williams, mais c’est sans compter quelques prédécesseurs oubliés : non seulement les Saxons d’importation Abel, ou Johann Christian Bach mais aussi les autochtones qu'étaient Wesley et Crotch. C’est dans cette lignée que s’inscrit Philip Cipriani Hambly Potter (1792-1871) pour devenir en qualité le premier d’entre eux. Les leçons de composition qu’il reçut de Joseph Woelfl, lui-même élève de Leopold Mozart et Michaël Haydn, le menèrent naturellement à rencontrer Beethoven en 1817, qui émit sur Potter les plus favorables remarques en tant que compositeur. Le second volume de l’intégrale de ses œuvres symphoniques invite tout particulièrement à confirmer ce jugement. La Symphonie en Ut mineur de 1826, révisée en 1847, tout en restant fidèle aux normes formelles de développement thématique donne néanmoins à percevoir des idées structurelles personnelles, comme par exemple son scherzo aux allures de sombre et sinistre menuet contre toute habitude de ce mouvement. Les trois mouvements de la Symphonie en Si bémol majeur de 1821 ne furent jamais exécutés du vivant du compositeur mais font déjà preuve des idiosyncrasies de Potter comme en témoignent les liberté qu’il prend dans le traitement de la forme sonate dont se prévaut l’Andante central. Les cinq variations sur le thème des Folies d’Espagne, qui, avec une introduction mystérieuse et une brillante coda, constituent la Concertante orchestrale pour piano, violon, violoncelle et contrebasse mettent en valeur l’originalité du compositeur, magnifiquement servie par la jeune et prometteuse Mishka Rushdie Momen entourée de comparses de sa qualité. L’Ouverture de "The Tempest" (1837), à l’instar des autres œuvres de cet enregistrement bénéficie de la grande musicalité de Howard Griffiths à la tête d’un orchestre particulièrement impliqué. Cipriani Potter, un compositeur à mieux connaître ! (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  In contrast to his namesake Harry, Cipriani Potter did not learn his craft at Hogwarts, but rather from renowned British composers. He later polished his skills in Vienna – above all with Ludwig van Beethoven, who without a doubt revealed some particularly effective devices. An unmistakable magic can be felt in his works. Sometimes it is his enchanting melodies, sometimes it is the dramatic energy or rhythmically urgent episodes which lend his music such magnetic appeal, that it is worth recording all of his (at least nine) symphonies and to adorn them with several smaller works. On this CD, these include the Overture to Shakespeare's Tempest and an original Concertante for piano and four strings on the popular theme La Follia, which animates Potter to create a real outburst of temperament.
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