Antonio Rosetti Der sterbende Jesus Elbert Bierwirth Poplutz Ochoa Moesus - CPO555567 - CPO

Le bohémien Antonio Rosetti de son vrai nom Antonin Rosler (1750-1792) est plus célèbre pour son abondante production de musique instrumentale (D’innombrables concertos, des symphonies, sérénades…etc) que pour sa musique de chambre (Une dizaine de Quatuors et de Sonates) et sa musique religieuse qui comprend notamment un Requiem qui fut jouée à la mémoire de Mozart en 1791 à Prague. Le livret de Zinkernagel de ce "Der Sterbende Jesus" (La Mort de Jésus) évoque celui de Karl Wilhelm Ramler qui fut à l’origine de nombreux ouvrages de l’époque notamment ceux de Telemann et de Graun. Trois parties : la Crucifixion, Golgotha et la Révélation forment un arc narratif encadré par la tonalité de Do mineur. Les quatre protagonistes (Jésus, Marie, Jean et Joseph d’Arimathie) se partagent les airs et récitatifs alternés avec les chorals comme dans une Passion. L’orchestre fait la part belle aux cuivres et aux bois et intervient généreusement même pendant les longs récitatifs et porte presque à lui seul le récit et l’émotion. Si l’écriture musicale de Rosetti se repose essentiellement sur les tropes du genre (une dramatisation un peu téléphonée) elle contient plusieurs passages émouvants (Récitatif et arioso de Marie, la fugue chorale et le duo alto-ténor Tief anbetend hier im Staube). Du bel ouvrage défendu par un orchestre rodé (L’arpa festante) une équipe solide de chanteurs (enjolante soprano Anna Lena Albert presque hors-sujet) et un chœur (Vokalensemble BackerPsalter) parfois un peu juste (La dissonance du chœur d’entrée !). (Jérôme Angouillant)

In contrast to his more famous classical contemporaries, Antonio Rosetti was a "provincial" composer in terms of his external living circumstances. But the suspicion that he was only active for a quarter century in Swabian Wallerstein because his level was not high enough for the great centres of music has proven to be completely without merit. Whether we look at his symphonic works, concertos, chamber music or vocal works – a master's hand is unmistakable, as our continuously growing collection of impressive examples shows. This now includes the oratorio The Dying Jesus, which depicts the events of Good Friday both urgently and compassionately – an ideal complement to the scenes of Jesus in Gethsemane already available.