 Nombreux sont les musiciens habités par des élans d'invention personnelle et désireux de leur donner une existence extérieure à leur vie intime. Il est assez naturel d'aimer ses productions et de croire en leur valeur. C'est souvent le cas de la part des organistes. Sans doute du fait de leur familiarité avec l'improvisation, ils peuvent être amenés à estimer qu'ils sont déjà en chemin vers l'écriture de pièces qui échapperont au caractère éphémère de ce qu'ils ont laissé s'envoler, sans lendemain, depuis leurs claviers et pédalier. Ce processus donne souvent lieu à la production de pièces fortement inscrites dans le style d'une époque et d'une école, qui partagent une communauté de caractère et sont souvent dépourvues d'originalité. La fin du XIXème et la première moitié du XXème siècles ont connu une abondante floraison de ce que je peine à nommer oeuvres. Durant près d'un siècle, et encore aujourd'hui parfois, les mêmes tournures mélodiques, les mêmes allures harmoniques, les mêmes figures rythmiques ont été ressassées dans les églises et les salles de concert. A mon écoute, les pièces rassemblées sur ce CD participent complètement de ce type d'écriture. Accents pompeux (la première pièce, Entrée, de l'enregistrement est d'ailleurs sous titrée : « Prélude pompeux » !) à base de procédés faciles, recours aux rythmes dansés rappelant ceux de l'opérette, timbres de l'orgue symphonique, souvent sombres ou liquoreux, tout un monde sonore qui semble associée à un sentiment religieux saint sulpicien, celui des dévotions angoissées faites au creux de nefs obscures, décorés de tableaux pompiers alternant avec des élans triomphalistes scandés tels des marches militaires. Seuls des fans de ce style de musique, passablement surannée et pauvre, ils sont plus nombreux que l'on peut l'imaginer, pourront vouloir acquérir cet enregistrement. Stanislaw Maryjewski, organiste de la cathédrale de Lublin et professeur dans cette ville est, de manière évidente, un admirateur de Charles Quef qui fut organiste à Paris et qui termina sa carrière à l'église de la Trinité au début des années trente. On doit reconnaître qu'il déploie tous ses talents au service d'un répertoire auquel il semble très attaché. Il joue sur l'orgue , maintes fois transformé mais resté symphonique, de la cathédrale de Kielce. (Alain Letrun) Charles Paul Florimond Quef was born on November 1st 1873 in Lille. He began his musical education at his hometown’s conservatory, and since 1894 continued his studies at the Conservatory of Paris, studying organs under the guidance of Guilmant and Widor. He also learns about improvisation, harmony, counterpoint and fugues. In his student years he practices in churches of St. Marie des Batignolles and St. Laurent. Laureate of a few awards in categories of improvisation and organs, amongst them the coveted 1st prize in 1898. After completing his studies, for the next couple years, he becomes the choir organist in the St. Trinité church in Paris and the assistant of Alexandre Guilmant. He marries Clara Cornélie Madeleine Luys, who gives birth to two daughters: Amélie and Hélène. In 1903 he moves to Meudon, in Paris’ suburbs. During the 1st World War he serves in the French army. After completing his military service, he returns to St. Trinité, where he continues developing his abilities. In July 2nd 1931 he dies in Meudon.
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