Bohuslav Martinu (1890-1959)
Concerto pour violoncelle et orchestre n° 2, H 304
Sonate pour violoncelle et piano n° 2, H 286

Bartosz Koziak, violoncelle
Radoslaw Kurek, piano
Janacek Philharmonic Ostrava
Petr Popelka, direction

1945, de son exil américain Bohuslav Martinu célèbre la fin de la Deuxième Guerre mondiale dans un immense Concerto de violoncelle, l’un des plus beau écrit au XXe Siècle, et qui reste peu joué comparé à son autre concerto pour le même instrument. Il gorge son orchestre de paysages moraves, fait chanter à son violoncelle des mélodies tour à tour dansées ou nostalgiques également pénétrées des idiomes tchéques. Les trois mouvements sont portés par une constante rythmique, l’Andante y compris, que Bartosz Koziak a la belle idée de prendre en tempo vif, chantant et ornant jusqu’à l’ivresse. Comme sa lecture est belle, jusqu’à la grande cadence songeuse du final qu’il donne dans son intégralité, grâce aussi à son Guadagnini hérité de Dezyderiusz Danczowski (le père de Kaja Danczowska si je ne m’abuse), lecture lyrique, chaleureuse, et d’un feu enthousiasmant dans le final aux allures de Furiant que la formation d’Ostrava flamboie. Voila la nouvelle version que j’espérais de ce chef-d’œuvre depuis celle si sentie de Sacha Vectomov. Complément parfait, avec la Deuxième Sonate où le rejoint le piano évocateur de Radoslaw Kurek, œuvre qui ouvrait l’exil américain, œuvre au noir, d’une puissance dramatique certaine, qui ne renonce pas aux danses et aux chants tchèques, Bartosz Koziak s’en saisissant de son archet diseur, merveille d’un violoncelliste dont chaque disque est précieux et qui n’en est pas à son coup d’essai chez Martinu. Puisse-t-il demain nous donner les Premiers Concerto et Sonate. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)