 Explorant les marges les moins connues de la musique du XIXe siècle, Acte Préalable fait renaître ici des œuvres composées en 1855-56 et illumine d’un rais de lumière la poussière recouvrant la personne d’Adolphe Blanc, né à Manosque en 1828, tour à tour altiste dans l’Orchestre des Concerts du Conservatoire, membre influent à la création de la SACEM (1851), chef d’orchestre au Théâtre lyrique de Paris, et compositeur d’un conséquent catalogue d’œuvres de musique de chambre. Sans doute, n’ayant produit ni opéra, ni symphonie, ni concertos brillantissimes pour violon, piano ou violoncelle, malgré ses amitiés avec Francis Planté, René et Auguste Franchomme, Charles de Bériot, Blanc, une fois décédé (1885) vit son nom et son œuvre vite tomber dans l’oubli. D’autant qu’admirateur passionné de Haydn, Mozart, Beethoven et inspiré par eux, il prolongeait un style de composition ancien très décalé à l’heure de Franck, Fauré et du tout jeune Debussy, lauréat du Prix de Rome en 1884 avec L’enfant prodigue. Les œuvres de Blanc jusqu’ici enregistrées figurent d’ailleurs comme complément à des partitions de Reicha, Boëly ou Onslow. Ce caractère archaïsant du style d’Adolphe Blanc ne doit cependant pas être entendu comme l’expression d’un discrédit qui, en l’occurrence, serait totalement injuste. Après une Romance et une Barcarolle lyriquement présentées comme hors d’œuvre de goût, voilà deux impétueuses et dramatiques Sonates, de structure classique en trois ou quatre mouvements, qui retiennent immédiatement l’attention par leur véhémente exaltation et mériteraient d’être immédiatement inscrites au répertoire courant de tous les instrumentistes à cordes et de leurs accompagnateurs virtuoses. En effet, la première, enregistrée dans une adaptation pour alto est originellement pour violon et violoncelle. La seconde pourrait même être intitulée Sonate pour piano et alto tant est puissante la partie confiée à l’instrument ordinairement conçu comme un discret complice. Ces œuvres sont servies dans cet enregistrement par des artistes profondément engagés, et soutenus par une prise de son qui capte excellemment leur fougue : l’alto de Marcin Murawski y rivalise d’ardeur avec le flamboyant piano de la pianiste georgienne Nino Jvania, dans un extrait de compositions à découvrir absolument, et que l’on ne peut que chaudement recommander. (Jacques-Philippe Saint-Gerand) Adolphe Blanc is an phenomenal example of another ‘dusty’ long forgotten composer, who’s been treated poorly by the history books, and whose creative output only recently is being rediscovered again. Although the word ‘again’ is probably not ideally suited for this situation, considering that this composer was not exactly a part of Parisian musical life. As a violinist with a seemingly bright future, young Blanc was accepted at the Paris Conservatory, where he studied composition and music history. Within time he became the conductor of the Lyrical Theatre in Paris, and later he actively took part in the French Association of Authors, Composers and Music Editors. He also played the viola at the Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, and found time to composed throughout this period. His works consists of violin and cellos sonatas, piano quartets, numerous trios, pieces for piano, songs, operettas and works for children. He was ‘a supporter of clarity and simplicity of the old classical school, nearly all of his works are written in an old style, and he is one of the few remaining representatives of the purely classical school’. Blanc was a very able composer, with a fantastic intuition on phrasing, very conscious of the limitations and capabilities of string instruments, and was endowed with tasteful stylistic and expertly intertwining within his works of all the elements from past eras alongside the knowledge and techniques of music from the 19th century. Alas, until now he has remained forgotten.
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