Telemann Œuvres pour violons sans basse Imaginarium Ensemble Onofri - PAS1126 - Passacaille

La jolie idée! Glaner dans le cosmos violonistique de Telemann les pages où deux violons s’épaulent ou s’affrontent jusqu’au vertige sans la sécurité d’une basse continue. On entre là dans l’atelier de Telemann, que le violon inspira toujours au point de flirter avec l’écriture polyphonique que Bach y osa. Certes, mais on trouvera surtout beaucoup d’Italie dans les roucoulades et les échos des Sonates et Duettos l’instrument le commande, et partout des traits emplis d’imagination, un vocabulaire inventif, un gout de surprendre l’auditeur par l’abondance vocale et la virtuosité audacieuse. Littéralement, on ne voit pas le disque passer, tant poésie et giocoso s’allient dans les archets d’Enrico Onofri et d’Alessandro Tampieri, qui pour l’opus ouvrant l’album, le Concerto pour quatre violons en sol majeur au Largo absolument vivaldien, sont rejoint par Boris Begelman et Maria Cristina Vasi. Les amis se retrouveront pour un autre Concerto à Quatre en ré majeur, solaire, enjoué, simplement irrésistible, clou de ce magnifique voyage dans une part encore secrète du continent Telemann. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Autodidacte, ayant embrassé la musique contre la volonté de sa famille, Georg Philipp Telemann (1681-1767), devenu un compositeur très célébré, un des plus prolifiques de l'histoire de la musique occidentale, eut toujours le souci de faciliter l'accès de la musique aux amateurs accomplis. Il avait de plus un indéniable talent d'entrepreneur et d'éditeur de ses propres œuvres. L'attrait populaire de sa musique était dû à son caractère galant et à sa relative facilité technique. Il édita des œuvres pour effectifs réduits, suggérant par de multiples clés plusieurs instrumentations possibles, pour les rendre encore plus accessibles. C'est le cas des œuvres présentées dans cet album « sans basse » continue. Pour nous les offrir, l'Ensemble Imaginarium s'est donc temporairement séparé de sa section de basse, pour mettre en valeur les instruments solistes « aigus », en l'occurrence les violons. Il s'aventure ainsi dans un monde fluctuant, intense et néanmoins incertain, fait de plaisanteries, d'imitations, de duels amoureux galants et de poursuites au-dessus d'un vide « senza basso ». Au fil de la dizaine de sonates et concerts pour deux ou quatre violons ici proposée, on peut apprécier la remarquable variété des propositions formelles de Telemann : Alternance de canons, de fugues, de contrepoints, de passages à la française et de textures galantes ; le tout au service du divertissement des interprètes et des auditeurs. Un album qui se savoure comme un bon champagne. (Marc Galand)