Reinhold Glière (1875-1956)
Quatuor à cordes n° 1 en la majeur, op. 2
Quatuor à cordes n° 2 en sol mineur, op. 20

Glière String Quartet

Wladislaw Winokurow, violon
Dominika Falger, violon
Martin Edelmann, alto
Endre F. Stankowsky, violoncelle

Le compositeur ukrainien est avant tout connu pour son concerto pour colorature, sa musique de ballets (Le Pavot Rouge) et plus encore, sa Symphonie n° 3 "Ilya Muromets". Communiste convaincu, célébré par les autorités soviétiques comme l’un des grands représentants de la musique destinée à “l’homme nouveau du socialisme”, Glière est, pour ces raisons, largement mis à l’écart de l’histoire de la musique russe du 20e siècle. Pourtant, certaines de ses œuvres dont les deux premiers quatuors respectivement de 1899 et 1905 révèlent, avant la période révolutionnaire, un musicien au talent remarquable. L’influence de Tchaikovski, Rimski-Korsakov et de Borodin est présente dans ses pages profondément narratives et techniquement très assurées. Les éléments slaves qui nourrissent celles-ci et que le Quatuor Glière souligne avec beaucoup de verve reposent sur une écriture qui puise son architecture dans le modèle beethovénien. Cela est d’autant plus perceptible dans le quatuor n° 2. Les interprètes privilégient le mouvement, une forme contenue de la passion – le très bel Andante de l’op. 20 est, ici, traduit sans pathos - dans les variations de l’op. 2, mais aussi ce parfum caractéristique que l’on retrouve chez les compositeurs slaves, qu’il s’agisse de Tchaikovski ou même de Dvorak. Une belle lecture de deux partitions si peu enregistrées et encore moins jouées en concert… (Jean Dandrésy)