 Avec Kopelent, Klusak et Kabelac, entre autres, le compositeur tchèque Viktor Kalabis fit partie d'une génération d'artistes qui subirent l'occupation allemande puis dans le cas de Kalabis, la censure du régime communiste. Malgré le soutien de musiciens tels que Wolfgang Sawallisch et Josef Suk, Kalabis ne connut pas en dehors de son pays, la notoriété à laquelle il aurait pu prétendre. Depuis quelques années, plusieurs labels font connaître l’œuvre attachante du musicien, Supraphon proposant un nouvel album de son anthologie. De précieux documents car le compositeur dirige les deux formations d’Ostrava. Les écritures de Hindemith, Reger et Honegger, entre autres, ont profondément influencé l’esthétique de Kalabis." Mládi" (Jeunesse) date de 1950 et la veine romantique de cette ouverture de concert d’une dizaine de minutes surprend agréablement. Le néoclassicisme hérité de Stravinski et auquel Kalabis rend directement hommage dans le Concerto pour orchestre de chambre daté de 1948 est tout aussi charmant. La pétulance des timbres des bois de l’orchestre apparut pour certains comme un défi aux temps sombres que vivait alors la Tchécoslovaquie, tombée sous l’influence soviétique. Suit à cette pièce sans prétention et que les interprètes servent avec autant de saveur que "d’innocence", le Concerto pour violoncelle achevé en 1956. La pièce est beaucoup plus ambitieuse, portée par une sorte d’hommage aux compositeurs d’Europe centrale, avec des harmonies qui font songer à Bartok, des mélodies à Dvorak et Suk ainsi qu’une écriture tranchante digne d’Hindemith. Le soliste Miroslav Petrás offre une lecture enflammée et d’une grande densité expressive aux multiples dialogues qui traversent la partition. (Jean Dandrésy)  Mazette ! Supraphon a plongé dans les archives de la Radio Tchèque pour exhumer trois œuvres de jeunesse dirigées par le compositeur. Kalabis avant Kalabis en somme, passionnante triade éclose au début des années cinquante, avant que son œuvre au noir, si désespérée, n’occupe tout l’espace de sa création. Si le Concerto pour orchestre de chambre avoue clairement son modèle stravinskien, la merveilleuse ouverture Jeunesse offre une autre piste, tout entière mue par sa passion pour la musique française, pour Roussel (là s’affirme par instant sa proximité avec Martinu), pour l’orchestre saturé d’harmonie qui évoque l’univers sonore d’Arthur Honegger. Le Concerto pour violoncelle ouvre une autre voie. Pétrie d’idiomes folkloriques, cette partition radieuse, suractive, pimentée de rythmes changeants, où le magnifique violoncelle de Miroslav Petras danse et chante à tue-tête est tombée dans un oubli aussi relatif qu’inexplicable. Espérons que l’interprétation savoureuse offerte ici attirera les violoncellistes d’aujourd’hui, fleuron de ce disque aussi magnifique qu’inespéré qui révèle quel chef de grand caractère fut ce compositeur majeur de la nouvelle musique tchèque. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  The centenary of the birth of Viktor Kalabis (1923–2006), a major 20th-century Czech composer, is worthy of attention. The previous Supraphon album, Symphonies & Concertos (SU 4109-2), mapping his mature and late works, met with critical acclaim (Gramophone Choice / Reissue of the Month, Choc de Classica). Much of Kalabis’s early output, however, is yet to be discovered. The present recording, containing three pieces dating from between 1948 and 1951, attests to the young composer’s remarkable maturity. In the Concerto for Chamber Orchestra, Op. 3 (1948), Kalabis paid tribute to Igor Stravinsky, a great idol of his, with the concerto grosso form and instrumentation referring to Dumbarton Oaks. The impressive brief overture Youth, Op. 7 (1950), demonstrates the composer’s brilliant mastery of large symphony orchestra. The surprising dark colours in the work may reflect the difficult period of the Communist dictatorship’s ascent. The neo-folk Concerto for Cello and Orchestra, Op. 8 (1951), reveals Kalabis’s Dvorák, Bartók, Hindemith and late symphonic Martinu inspirations. Youthful dynamic energy and intimations of future weighty profundity characterise Kalabis’s early music. Three decades later, the composer recorded his early pieces, conducting the Janácek Philharmonic Ostrava. The present album thus affords the opportunity to listen to their authentic performance.

|