Belle idée, regrouper tous les opus composés pour le violon en duo avec le piano par Dvorak. La Sonate aura tenté quelques grands noms, mais tous doivent s’incliner devant David Oïstrakh, très beethovénien de ton, ce qui n’est pas un contresens, filiation qu’assume avec un irrésistible mélange de profondeur et de brio le violoniste du Trio Smetana, Jiri Vodicka, qui d’un geste va du populaire où passent des échos de danses, au furioso beethovénien. Il joue ici un splendide Joseph Gagliano signé en 1774. Sous son archet généreux et stylé, cette admirable Sonate rayonne, portée par le piano plein de caractère que lui offre David Maracek. Quel duo ! D’une imagination poétique troublante pour les Pièces romantiques, d’une tendresse inspirée pour la Sonatine, qui balance entre salon et prairie, et si divers pour la théorie de petites pièces qui occupe un second disque généreux ou les adaptations (de la main de Dvorak) côtoient les œuvres originellement destinées à l’archet, complément idéal des albums monographiques plus moins complets signés hier par Josef Suk, avant-hier par Pawel Sporcl pour le même label. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) La discographie officielle du site www.antonin-dvorak.cz mentionne neuf œuvres pour violon et piano dans le catalogue du compositeur. Mais, pour faire bonne mesure, Jiri Vodicka, premier violon de l’Orchestre Philharmonique Tchèque, et David Marecek en ajoutent ici une dixième ; en l’occurrence la très célèbre Humoresque en Sol majeur op. 101/7 dans la transcription de Fritz Kreisler, pour justifier l’épithète "Complète" de cet enregistrement de près d'une heure quarante d’une musique intensément tchèque ou plutôt bohème si l’on tient compte de l’origine de Dvorák. Une Sonate, en Fa majeur et trois mouvements, de 1880, inspirée de l’opus 78 de Brahms, et une Sonatine en Sol majeur et quatre mouvements, de 1893, dédiée à ses deux enfants mais aussi à des adultes expérimentés, constituent les pièces maîtresses de ce disque. Mais il ne faudrait pas sous-estimer les quatre Pièces Romantiques de 1887, réadaptation spontanée d’un Terzetto pour deux violons et alto, dont la Cavatine, le Capriccio, la Romance et l’Élégie hument délicieusement l’air des bois et des près de Bohème. Ni le virtuose Mazurek en Mi mineur de 1879, dédié à Sarasate, sur une invitation de l’éditeur Simrock. Les autres pièces réunies dans cet enregistrement — Capriccio de 1878, Romance en Fa mineur de 1873, Ballade en Ré mineur de 1884, Nocturne en Si majeur de 1883 — témoignent de la merveilleuse capacité de Dvorák à se réinventer dans la diversité des formes musicales qu’il a pratiquées, et souvent réadaptées à d’autres fins que celles de ses intentions La Danse Slave op. 46/2 en mineur l’atteste. Les interprètes de cet ensemble d’œuvres chantent parfaitement dans leur arbre généalogique et font de cet enregistrement, par la sincérité de leur engagement, la finesse de leur interprétation et une superbe captation dans la salle du Rudolfinum de Prague, un « must » à chérir et recommander. (Jacques-Philippe Saint-Gerand) Won’t nearly an hour and three quarters of music for violin and piano by the same composer be too monotonous? No it won’t because it is Dvorák… Dvorák never repeated himself; in every work, he created a different musical world. It would be hard to find another composer capable of such diversity within a single musical genre. After the earliest of the pieces, the Romance, he sent his publisher Simrock the Mazurek, which he dedicated to the Spanish virtuoso Pablo de Sarasate. The almost meditative Nocturne first appeared in a string quartet and then a quintet before being heard for the first time as an independent piece in arrangements including one for violin and piano. The Violin Sonata in F major, a chamber music pendant to Dvorák’s Violin Concerto, clearly took inspiration from Brahms’s First Violin Sonata. And there is more: the virtuosic Capriccio, the haunting Romantic Pieces, the Slavonic Dance No. 2 presented here uniquely in the composer’s own arrangement, the delightful Humoresque arranged by Fritz Kreisler… and a work bearing the opus number 100, which Dvorák deliberately reserved for his Sonatina dedicated to two of his children; though simple, it is no less individual than any of the composer’s other mature opuses. To sum it all up, this is a unique collection of Dvorák’s complete works for violin and piano recorded by the virtuoso Jirí Vodicka, concertmaster of the Czech Philharmonic, sensitively accompanied by David Marecek at the piano. The recording is enhanced by the beautiful acoustics of the Rudolfinum’s Dvorák Hall in Prague.
|