Respighi est resté célèbre pour son triptyque romain, série de poèmes symphoniques colorés, gorgés du soleil de l'Italie. Mais il fut également un précurseur dans la défense de la musique ancienne (il arrangea plusieurs pages de Monteverdi, dont l'Orfeo). Il laisse ainsi trois Suites « antiques », orchestrations modernes de musiques renaissantes. Si la version pour orchestre sonne un rien anachronique à nos oreilles habituées aux interprétations sur instruments anciens, la version pour piano à quatre mains rend parfaitement justice à ces danses. Loin d'écrire des pastiches de musique ancienne, Respighi se saisit de mélodies existantes et n'hésite pas à les moderniser, comme par exemple les Cloches de Paris à l'ambiance quasi impressionniste. C'est également à l'impressionnisme d'un Debussy que fait penser la première des Fontaines de Rome, plus encore que dans la version orchestrale. Sans les luxuriances d'un orchestre fourni, les Fontaines gagnent en clarté mélodique et harmonique. La suite des Pins y perd plus, notamment la troisième partie avec ses duos amoureux de flûtes et de clarinette et son oiseau pré-enregistré. Les six pièces pour enfant sont un modèle de fraîcheur, tour à tour rêveuses, fières ou joyeuses jusqu'à cette évocation écossaise inattendue. Que ce disque soit l'occasion de réécouter un compositeur trop sous-évalué. (Thomas Herreng) It may seem curious, or at least eccentric, to present a cd containing a composer’s transcriptions for fourhanded piano of some pieces of his own that are regarded as exemplary and extraordinary particularly for their orchestration – this opinion is undoubtedly deserved by two of Respighi’s three famous tone poems in several movements, but probably also by his suites of Antiche danze e arie, which moreover had been expressly conceived as “specimens” of re-invention and orchestration.The fact is that Respighi’s fame as a composer of symphonies and a magician of the orchestra has perhaps overcast his great talent as a pianist and his indubitable mastery of the instrument, which were so considerable as to make it possible for him to perform, as a soloist, in the premieres of some decidedly complex concert pieces for piano of his, that is the Concerto in modo misolidio (1925) and theToccata for piano and orchestra (1928).The transcription of the works presented on this CD, personally edited with great accuracy by the great Italian symphonist, reveals something more than the classical - and, in those days, we could say 'necessary' - piano reduction of his great symphonic works: Gabriele Baldocci and Francesco Caramiello guide us to the listening of these masterpieces, in which it is possible to see - free of the orchestral mixture and colors - the 'heart' of Ottorino Respighi compositional art.
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