 Les rares données biographiques disponibles nous apprennent que Filippo Sauli était originaire de Florence. Déjà employé comme théorbiste à la cour des Habsbourg à Vienne lors du règne de l’empereur Joseph 1er (1705-1711), on peut situer son année de naissance à 1680 au plus tard. Il a ainsi remplacé comme théorbiste et mandoliniste d’octobre 1706 à au 30 Juin 1707 Francesco Conti, compositeur et virtuose de ces instruments à la cour, absent entre ces deux dates. Le décès en 1708 du théorbiste principal, Orazio Clementi, déjà âgé, a sûrement incité ses employeurs à conserver Sauli, dont la carrière semble s’être déroulée dans l’ombre écrasante de Conti, devenu Compositeur de la Cour en 1713. On perd sa trace après 1722, date à laquelle il fit une demande infructueuse pour être réembauché après que le fils de Conti, Ignazio, ait été nommé deuxième théorbiste apprenti malgré ses maigres talents. Les six partitas, certainement composées avant 1710, constituent un des premiers exemples de littérature solistique pour la mandoline. Leur style hybride est typique du goût de la cour de Vienne, très orientée vers le style français mais employant principalement des Italiens. La mandoline de l’époque, montée en boyau (en fait un petit luth soprano), est incapable d’accords complexes. La partita V, interprétée ici avec un continuo au clavecin facilement déduit de la partie soliste, donne toute son ampleur à ces pièces charmantes. (Jean-Michel Babin-Goasdoué)  The absolute rarity represented by this world premiere concerning the historic mandolin is offered to us by the rediscovery and performance of the specialist Davide Rebuffa, that, on two original eighteenthcentury instruments brings to light the Six Partitas for solo mandolin by Filippo Sauli. Unfortunately we do not have much information about the life of the composer of Florentine origins, but we know that he was hired in Vienna at the Hapsburg court in the early eighteenth century when he probably composed this music that, as compared to the seventeenth-century manuscripts (whose content consists of simple dances, not yet in extended musical forms such as Suites or Sonatas), mark an important change in the nature of the mandolin repertoire of the Baroque period.
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