Paradisi était l'un des professeurs de clavecin et de chant les plus populaires du XVIIIe siècle. S’il est peu connu aujourd’hui, on a pourtant dit de lui à l’époque qu’il était un grand maître du clavecin. Les douze Sonate di clavicembalo proposées dans cet enregistrement ont largement contribué à cette grande renommée. D’après Scarlatti, ces sonates sont des pièces de clavecin parmi les plus belles et les plus importantes. Bien que sans éclat particulier et sans chercher à comparer avec d’autres compositeurs, on peut difficilement lui donner tort. Publiées dans cette période de transition entre la fin du baroque et le début du classique, empruntant ainsi des caractéristiques à l’une et à l’autre, ces sonates sont plutôt entraînantes et d’esprit guilleret. Elles s’écoutent sans lasser et apportent même de la quiétude grâce à la régularité d’ensemble qui y règne. Pour dire quelques mots sur l’interprète, Marco Molaschi est connu pour jouer habituellement de l’orgue. Il est donc surprenant de le découvrir ainsi au clavecin. Ce qui est une bonne surprise : sa performance est appréciable et à la hauteur des partitions exécutées. (Mathieu Niezgoda) Le label Tactus met à la disposition des mélomanes curieux douze sonates pour le clavecin d'un compositeur né à Naples en 1707, et qui y fut probablement élève de Nicola Porpora avant de partir pour l'Angleterre où il enseigna le clavecin et le chant. De retour en Italie vers 1770, il mourut à Venise en 1791. Ses sonates pour le clavecin ont été publiées en 1754. Cette époque est celle durant laquelle la musique pour le clavecin jette ses derniers feux. Ce sont les dernières années de la vie de Domenico Scarlatti qui décédera en 1757, quelques années avant Haendel mort en 1759 et Rameau, dont la fin de vie est datée de 1764. Sa production sage, marquée par un caractère de grande régularité mélodique, rythmique et harmonique, ne soutient pas la comparaison avec ses illustres contemporains même si quelques unes d'entre ses sonates, la cinquième notamment, rappellent la volubilité digitale ou quelques figures de style de son compatriote napolitain. Ces oeuvres s'écoutent sans fatigue, mais sans enthousiasmes non plus ; elles déroulent avec une certaine gentillesse, un discours qui sait, parfois, faire montre d'une aimable fantaisie. Elles témoignent du savoir-faire d'un musicien qui peut-être ne se souciait pas suffisamment de rechercher l'originalité. Mais dans une belle forêt, il y a des arbres du toutes tailles et on ne peut, sans fatigue, se promener constamment le cou levé vers les sommets... Marco Molaschi, originaire de Cremone, mène une carrière de musicien soliste et d'ensemble tant à l'orgue qu'au clavecin. Il a mis tout son talent dans cette réalisation qui est peut-être une première. (Alain Letrun) The repertoire included in this recording by Marco Molaschi represents an important evidence in the panorama of harpsichord music of the eighteenth century. It was precisely as a harpsichord and singing teacher that Paradisi met his success in London, where he moved after his studies in his native Naples. Charles Burney - an important historian of English music - called him “the great master of the harpsichord”. The sonatas in the collection - dedicated to King George II of England - were published in 1754, precisely in the composer’s London period and contributed significantly to affirming his fame as a virtuoso and composer of keyboard music.
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