Victor Ewald (1860-1935)
Quintette à vent n° 1 en si bémol majeur, op. 5
Quintette à vent n° 2 en mi bémol majeur, op. 6
Quintette à vent n° 3 en ré bémol majeur, op. 7

Alexander Tcherepnin (1899-1977)
Quintette à vent, op. 105

Gomalan Brass Quintet

Marco Pierobon, cornet, trompette
Francesco Gibellini, cornet, trompette
Nilo Caracristi, cor
Gianluca Sciponi, trombone
Stefano Ammannati, tuba

L’origine du patronyme de cet ensemble de cuivres fondé en 1999 restera sans doute énigmatique à moins qu’elle ne rende compte peut-être des cinq villes italiennes d’où proviennent les artistes émérites qui composent ce quintette. Reste que l’auditeur appréciera l’excellente idée qu’ont eue Marco Pierobon, Francesco Gibellini (cornet et trompette), Nila Caracristi (cor), Gianluca Scipioni trombone), Stefano Ammannati (tuba), de se pencher sur des œuvres peu connues de Victor Vladimrovich Ewald (1860-1935), ingénieur et architecte, mais aussi fidèle violoncelliste des « Vendredis » de l’éditeur Belyayev, et compositeur à ses heures d’un catalogue d’un petite dizaine d’œuvres écrites avec une scrupuleuse minutie. Couvrant la période 1888-1912, les 3 Quintettes présentés ici, les Opus 5 et 6 en, trois mouvements, l’Opus 7 en quatre mouvements, proposent des musiques mettent pleinement en valeur les divers registres des cuivres utilisés dans ces compositions de facture formelle où l’on croit retrouver parfois l’esprit des quatuors à corde, revivifé par le souffle et le rutilement des timbres propres aux cuivres. Ewald ne reçut-il pas, à 33 ans, le 3e prix du concours de la société des quatuors de Saint-Petersbourg, Tchaikovski et Rimsky-Korsakov siégeant au jury ?... Par contraste, le Quintette op. 105 d’Alexander Nicolayevich Tcherepnin (1899-1977), composé en 1970, fait plonger l’auditeur dans un univers sonore tout différent, libéré de l’harmonie traditionnelle par un emploi très personnel des gammes nona- et déca-tonales, ainsi que des anciens modes russes par tons entiers. Le résultat est un quintette en cinq brefs mouvements qui sonnent alla Prokofiev, chaque instrumentiste se voyant offrir un solo virtuose animé de savoureuses dissonances. Les membres du chaleureux et virtuose Gomalan Brass Quartet se montrent démonstrativement très heureux de donner vie à ces musiques sémillantes, que l’auditeur aura également grand plaisir à découvrir. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)

Hardly any Russian composers in the 19th century who helped develop the national Romantic musical language were able to make a living from their artistic activities. They were civil servants, officers, professors of chemistry or even master builders such as Victor Ewald (1860-1935), to whom composition was purely a hobby. He hardly wrote a dozen works during the course of his life. Among these are four quintets for brass instruments, which were among the most original publications of their time. It is unmistakably Russian in every melodic nook and cranny. Three of them can be heard on this recording by the highly virtuosic Italian Gomalan Brass Quintet, who also interpret the 1970 quintet by Alexander Tcherepnin (1899-1977) – an effervescent and clever homage to an unforgotten homeland.