Hans Gál Œuvres pour orchestre à cordes - Concertino pour violon Tunkkari Söderblom

Musicien juif hongrois, Hans Gál débuta sa carrière de pianiste et de compositeur en 1915, en Allemagne, pays qu’il quitta en 1933 pour se réfugier en Autriche… et partir aussitôt en Angleterre. Ce professeur recherché laissa à la postérité plus d’une centaine de partitions. Ces pièces composées entre 1924 et 1957 paraissent d’une joie insouciante. Elles n’ont assurément pas la charge dramatique et émotionnelle que l’on entend dans les quatre symphonies, véritable chant funèbre d’une grande violence parfois. Les quatre partitions chambristes - le Divertimento et la Musique pour cordes sont des premières mondiales au disque - possèdent la nostalgie d’une Vienne irrémédiablement perdue. L’écriture hésite entre le postromantisme de Brahms et les effluves du néoclassicisme qui domina dans l’entre-deux guerres. L’auditeur est surpris aussi par l’influence de la musique anglaise (l’Angleterre devint la seconde patrie de Gál). Ces pièces ne cherchent rien de plus qu’à divertir. Le portrait hors du temps de ce musicien est interprété avec beaucoup de fraîcheur par la formation finlandaise. Ainsi, le Divertimento est une sorte d’hommage à quelque musique de plein-air. Il faut saluer la performance de la violoniste Reijo Tunkkari dans le Concertino et celle de plusieurs solistes de l’orchestre dont le clarinettiste et l’hautboïste solos. (Jean Dandrésy)

Le disque n’en finit pas d’explorer la vaste production de Hans Gal, mais c’est pour notre plus grand bonheur. Ce nouveau CPO illustre une fois encore ce que l’on savait déjà ; le meilleur et le plus original du compositeur appartient à sa période viennoise avant la guerre et l’exil britannique. Publié en 1925, le divertimento tiré d’un octuor à vents légèrement antérieur mêle émotion romantique dans la cavatine centrale à l’impertinence de ses mouvements rapides non dénués d’humour. La Sérénade pour cordes de 1937 est déjà plus sage tout comme le concerto pour violon de 1939 réduit à un simple diptyque (Allegro et Rigaudon, ce dernier tiré d’un recueil de 1716 trouvé au British Museum) mais possède toujours le charme souriant caractéristique de Gal. En revanche, la musique pour cordes de 1957 regarde nostalgiquement vers le XIX° siècle mais manque quelque peu d’élan intérieur. Les musiciens finlandais excellent à revivifier ces œuvres peu fréquentées, même si l’on ne peut que regretter un programme très largement semblable à celui gravé par les musiciens de Riga pour Hänssler Classic. Dommage car il reste encore tellement d’inédits dans l’œuvre de Gal. (Richard Wander)

The Austrian composer Hans Gál expressed himself in practically all important areas of so-called "classical" music, and not least had great success with several of his stage works before he had to emigrate from Germany to England due to the political situation. He was obviously a very gifted creator of musical idylls, as this new recording from Finland shows. The Divertimento for Chamber Orchestra from the 1920s and the Serenade for Strings have a gracious charm that is only surpassed by the seductive, harmonically enchanting Concertino for Violin and Orchestra. The piece reveals nothing of the composer's personal circumstances or the growing threat looming over Europe – all that was good, true and beautiful was an inextinguishable source of life to Hans Gál.