Alfred Schnittke (19345-1998)
Sonate pour violoncelle et piano

Sofia Goubaidoulina (1931-)
In Croce, pour violoncelle et orgue

Viktor Suslin (1942-2012)
Sonate pour violoncelle et percussion

Arvo Pärt (1935)-)
Spiegel im Spiegel

Galina Ustvolskaya (1919-2006)
Dona Nobis Pacem

David Geringas, violoncelle
Tatjana Schatz, piano
Edgar Krapp, orgue
Markus Stekeler, percussion
William Zien, percussion
Bernd Osten, piccolo
Walter Higgers, tuba
Werner Hagen, piano

Ces musiques de chambre soviétiques réunissent des compositeurs de différentes républiques de l’ex-URSS, compositeurs qui furent relégués aux oubliettes par le régime quand ils ne furent pas exclus de la vie musicale russe. Leurs écritures apparaissent souvent expérimentales, non point au sens où l’avant-garde occidentale concevait le modernisme dans les années d’après-guerre, mais par leurs recherches de timbres et l’influence de sonorités baroques ou bien d’esthétiques minimalistes. A l’exception de la pièce Ustvolskaya, toutes les partitions mettent en valeur la beauté et le lyrisme du violoncelle de David Geringas qui inspira tant de musiciens russes. De toutes les pièces, c’est assurément celle de Pärt – "Spiegel im Spiegel" – qui connaît aujourd’hui la plus grande notoriété. Toutefois, on ne peut qu’être séduit pas la violence rythmique du finale de la Sonate (il n’est pas précisé qu’il s’agit de la première sonate) de Schnittke, tout comme des atmosphères inouïes de la partition "In Croce" de Gubaidulina. Les mystérieux échos – on croirait entendre de la musique électronique – de la Sonate de Suslin, qui associe violoncelle et percussion est une découverte passionnante. Une excellente anthologie de la musique si riche des artistes de "l’Underground" soviétique. (Jean Dandrésy)