Alexandre Borodin (1833-1887)
Quintette pour piano en do mineur
Sonate pour violoncelle en si mineur
Quatuor à cordes n° 2 en ré majeur

Piers Lane, piano
Quatuor Goldner

Dene Olding, violon
Dimitry Hall, violon
Irina Morozova, alto
Julian Smiles, violoncelle

Le Quintette avec piano que Borodine composa en 1862 – il n’avait pas trente ans – tout entier formé de thèmes populaires russes est très peu couru au disque, injustice que réparent enfin Piers Lane et le Quatuor Goldner. La tendresse qu’ils mettent à cette œuvre où même la nostalgie – les pages merveilleuses qui ouvrent l’Andante initial, avec leur lumière d’abat-jour, ne s’oublient plus – est bercé d’un bonheur tranquille vat comme un gant à ce Quintette si lyrique. On y gagne un opus qui mériterait de figurer bien plus souvent au programme des concerts, comme d’ailleurs le magnifique Deuxième Quatuor à cordes, guère joué sinon par des formations russes qui en exaltent les saveurs épicés : les Borodine en ont laissé une lecture inoubliable que les Goldner, plus subtilement lyriques, prennent à front renversé. La danse laisse le pas aux rêves, les archets chantent large, convoquant de vrais tableaux sonores, paysages de cordes. Julians Smiles, le violoncelliste du quatuor, et Piers Lanes, ajoutent avec bonheur la Sonate de 1860 que Borodine avait écrite à sa propre intention – il était violoncelliste, et des plus brillants parmi les amateurs de Saint-Pétersbourg. Les parties en furent partiellement perdues, mais Mikhail Goldstein les compléta, offrant ainsi une partition d’importance au répertoire du violoncelle russe. Avec son petit air Bach – le thème fondateur cite le second mouvement de la Première Sonate pour violon - et sa lyrique pourtant si romantique, elle trouve dans le jeu subtil des deux amis les meilleurs avocats. Disque utile, finement mené. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Russia in the nineteenth century had little need for chamber music—no Parisian-style competitive quartetting here. But out of this very isolation came a small, but nonetheless mighty, handful of works: those by Borodin are among the finest. Piers Lane and the Goldner String Quartet revel in what they find.