 Fi d’une notice-cliché qui vous instruira de l’influence du « divin » Mozart sur la lactation des vaches du Wisconsin ou la qualité des vins du Château Pavie mais ne vous dira pas un mot des interprètes : parlons musique ! Les deux concertos sont des œuvres destinées avant tout à faire briller les pianistes (Wolfgang et Nannerl pour KV 365, la comtesse Lodron et ses filles pour KV 242) et la discographie n’est pas avare de petits bijoux (dont les indémodables et poétiques Perahia et Lupu)… Mari et femme à la ville (perpétuant donc la lignée des versions « familiales »), Prisca Benoit (formée par Jacques Rouvier puis Gyorgy Sebok) et Mladen Tcholitch (élève de Jacques Rouvier et de… Prisca Benoit) trouvent pourtant un ton à eux : plus scandé que chanté, plus contrasté que poétique, avec quelques phrasés étranges (KV 242), leur Mozart est vivant et simple, insouciant et plutôt terrien. L’orchestre s’accorde bien à leur propos, laissant beaucoup entendre les petites notes et les contre-chants qui sont habituellement plus fondus dans la « grande ligne ». En complément de programme une fantaisie sur l’ouverture de la Flûte Enchantée, qui commence par un tissage des accords initiaux avec des citations d’airs confiées aux pianos, avant que tous les interprètes ne se retrouvent pour dérouler vivement et presque littéralement la partition. (Olivier Eterradossi)  Les deux concertos que regroupe le présent CD illustrent ce qui, au-delà d’une maîtrise parfaite, a toujours animé le compositeur. Le concerto en fa majeur K. 242 est une oeuvre d’une grande élégance, d’une débordante tendresse, qui porte déjà en elle l’essence du génie mozartien, sous l’apparence du divertissement. Son concerto pour deux pianos en mi bémol majeur K. 365 instituent des rapports nouveaux entre solistes pleins de réparties, surprises, contradictions et rebondissements. Il gagne des sphères idéales où nul ne peut l’atteindre. Pour conclure ce CD, Miroslav Popovic paraphrase l’ouverture de La Flûte Enchantée et offre avec ingéniosité des cadences aux solistes, les premières répondant aux accords initiaux, ceux qui figurent les colonnes du Temple, alors que la cadence médiane invite à une méditation toute personnelle.  The two concertos included in this CD are a perfect illustration of what, beyond perfect mastery, has always animated the composer. The Concerto in F Major K. 242 is a work of great elegance and overflowing tenderness, which already carries within it the Mozartian genius, under the guise of a divertimento. His Concerto No. 10 in E flat major for 2 pianos, K. 365 establishes new levels of relationship between soloists full of repartee, surprises, contradictions, twists and turns. He gains ideal spheres through music where no one could reach him. To conclude the CD, Miroslav Popovic paraphrases the Overture to The Magic Flute and ingeniously offers cadenzas to the soloists, the first of which responds to the initial chords, those symbolizing the columns of the Freemasons’ Temple, while the middle cadenza invites to a very personal meditation.
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