Une mort tragique, en montagne, à l'âge de 32 ans, a marqué l'arrêt de la carrière prometteuse du compositeur polonais Mieczyslaw Karlowicz (1876–1909). Sa musique, toujours pleine de sentiments (mais pas de sentimentalisme) est un sommet du post-romantisme, et malgré la brièveté de son œuvre, le hissent au rang d'un des plus grands symphonistes de son temps. Passionné d'alpinisme et de photographie, Karlowicz était un homme modeste, attentif aux autres mais solitaire et, bien qu'il eût enfant rencontré l'élite de la bonne société polonaise, qu'il eût participé au mouvement « Jeune Pologne » (avec notamment Szymanowski), il aimait la solitude. Son unique symphonie « Résurrection » reflète l'argent spiritualité de son auteur, une spiritualité qui, loin d'être désincarnée, se nourrit des joies et des peines de l'expérience humaine, de la communion avec la nature. Si l'on y trouve des descriptions tragiques de l'amour inassouvi, de la mélancholie, de la torpeur de l'âme, la mort libératrice libère des fardeaux et mène à une renaissance de l'espoir, de l'amour, à une éternité idéalisée et solaire. Plusieurs labels se sont intéressés à l'éternellement jeune Karlowicz (Naxos, Chandos) et on trouvera, chez eux comme chez l'énergique label polonais Dux, le concerto pour violon qui avait été crée, conjointement, sous l'archet du grand violoniste Stanislaw Baciewicz, ainsi que les remarquables poèmes symphoniques. Un grand disque ! (Walter Appel)
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