Jozef Krogulski (1815-1842)
Messe en ré majeur
Agnus Dei
Requiem en ré mineur

Hanna Zajaczkiewicz, soprano
Donata Zuliani, mezzo-soprano
Maciej Naczk, baryton
Liang Yu, baryton
Robert Kaczorowski, baryton, orgue

Grâce au label Acte Préalable, unique et irremplaçable, on découvre tout un pan de la musique polonaise. Exemple : ce Josef Krogulski (1815-1842) pianiste prodige et compositeur autodidacte, contemporain de Chopin, qui au cours de sa brève existence (27 ans) ne composa que quelques opus, musique de chambre, pièces et concertos pour piano et de la musique religieuse dont voici le second volume paru. La Messe en ré majeur se base sur les psaumes 117 et 31, son écriture chantée assez plate se rapproche du Graduel grégorien. L’orgue y occupe une place notable et se permet d’ornementer. On y entend surtout deux voix solistes, une soprano chérubinique et une basse chantre. Le bref Agnus Dei qui suit est chanté par un baryton qui se charge à lui seul des trois voix convoquées par la partition. Enfin, le Requiem en ré mineur daté de 1936 et incomplet, est d’une tout autre nature, plus expressionniste, presque vériste. Les voix s’y déploient avec ferveur (Le quatuor de l’Introitus) L’écriture y est aussi plus chargée en polyphonie (Dies Irae), plus variée mélodiquement. L’orgue tisse son fil harmonique comme une besogneuse araignée. Pour découvrir ce compositeur qui fut d’abord pianiste et que l’on surnommait le Mozart polonais, écoutez plutôt le Premier Concerto enregistré par Howard Shelley (Sinfonia Varsovia NIFC 2017) ou son Octet (Dux) bien plus représentatifs. (Jérôme Angouillant)