Une violoniste trop modeste de son, et simplement timide, aura ruiné l’enregistrement du rare Premier Concerto pour violon de Foerster, partition lyrique qui n’est d’ailleurs pas ce qu’il aura composé de plus saillant. A force de vouloir s’échapper de la forme classique pour écrire un concerto-ballade, son discours se perd dans des méandres harmoniques incertains, dont aucune mélodie notoire ne parviendra à s’échapper. Alors courrez plutôt à l’admirable Suite que le Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, inspirée au compositeur par les représentations, dans la traduction allemande, de la création berlinoise en 1898. Elle clôture ce trop bref album. Gerd Albrecht fait paraitre les personnages dépeint par Foester avec une poésie autrement prégnante que le geste, assez froid, qu’y mettait Vaclav Smetacek. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Parmi la grande famille des compositeurs tchèques du dix-neuvième siècle, Joseph Bohuslav Förster (1859-1951) est une figure importante encore méconnue chez nous. Auteur d'un abondant corpus d’œuvres de tous genres, il partagea sa carrière de musicien entre Hambourg,Vienne et Prague, fréquentant ses compatriotes, Smetana et Dvorak mais aussi Tchaikovski avec qui il se lia d'amitié. Sa Suite Symphonique op. 55 "Cyrano de Bergerac" relève à la fois du poème symphonique façon Liszt et de la tradition symphonique classico-romantique. C'est une œuvre à programme dans la lignée de la "Faustsymphonie" ou de la "Sinfonia Domestica" de Richard Strauss. Les deux thèmes volontiers dramatiques s'enchaînent avec naturel, soutenus par une orchestration riche et colorée. Soucieux de fidélité au texte d'Edmond Rostand, Förster annota sa partition de citations lors de la création au Rudolfinum de Prague en 1905. Écrit en 1911, le Concerto pour Violon est une partition virtuose de tradition romantique. Composé d'un Allegro de grande dimension volontiers rhapsodique où le soliste joue un rôle moteur, d'un mouvement médian élégiaque et d'un Final en forme de Rondo où perce quelques bribes de folklore national, l’œuvre rappelle indubitablement les concertos de Brahms et de Dvorak tout en conservant un ton personnel. La jeune violoniste Andréa Duka Löwenstein montre une belle autorité dans son rôle de soliste, à la fois partenaire et guide de l'orchestre, aidé de la baguette experte du regretté Gerd Albrecht, à la tête du Philharmonique Tchèque, formation qu'il dirigea de 1993 à 1994 à la suite de Jiri Behlolavek (Jérôme Angouillant)

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