Qui connaît encore Romberg aujourd'hui ? Violoncelle virtuose, il a consacré une bonne partie de son œuvre de compositeur à son instrument. Son nom n'apparaît plus que dans des ouvrages sur Beethoven : membre, à la cour de Bonn, du quatuor dont le futur génie, de onze ans son cadet, était l'altiste, il estimait « injouables », dit-on, certaines pièces déjà produites par ce dernier. Il voyagea plus tard dans de nombreux pays européens, y séjournant parfois longuement (il enseigna au conservatoire de Paris de 1800 à 1803). Son œuvre fut encensée jusque dans les années 1870, 30 ans après sa mort. Quelques pièces resteront au répertoire, d'autres seront redécouvertes, ainsi le 4e concerto : marqué par un sens très sûr de la mélodie, d'un lyrisme à la fois généreux et contrôlé, il affiche une verte énergie (notamment dans les bois) . Cette musique, équilibrée, fluide est plus piquante et inventive dans le détail. que dans sa structure, très traditionnelle. Ainsi le cadre martial du concerto n° 6 (surnommé « militaire »), où toutefois, les solos de l'Allegro sont pleins d'allant, de verve et se font même somptueux. le grave de l'instrument étant, lui, magnifiquement sollicité. Des épisodes au rythme de marche font çà et là retomber l'intérêt, et le jeu du soliste est dans l'aigu, quelque peu inégal. Délicieux jeux contrastifs sur les timbres, dans l’Allegretto du n° 6, franches saveurs du rondo polonais dans le n° 4 La dernière œuvre (Rondo Capriccioso) pour violoncelle et quatuor à cordes est la plus aboutie : intimisme, transparence, élégance, sont au rendez-vous, même si là encore l'aigu du violoncelle n'est pas assez clairement affirmé. (Bertrand Abraham) It is often forgotten that Bernhard Romberg not only was a virtuoso but also as a composer was once numbered among the most important representatives of his generation. Statements to this effect are easy enough to find: Romberg was »one of the leading violoncello players on earth, also as a composer and an expert in the art of music« (Hamburg, 1801); he was regarded as »one of the most outstanding composers and as the most consummate of all cellists now living« (Leipzig, 1807). Romberg’s fourth cello concerto numbers among his most beloved compositions; younger cellists like Justus Johann Friedrich Dotzauer and Maximilian Bohrer even had it in their repertories. As far as forms and movement types are concerned, Romberg adheres to traditional precedents, but the design of the large forms does not at all stand in the way of many interesting and innovative individual traits. Romberg’s first documented performance of his sixth cello concerto, known as the »Concerto militaire,« was held in St. Petersburg in 1812. As everywhere was the case, the work and its performance were greeted with enthusiasm. The local reviewer for the Allgemeine musikalische Zeitung wrote: »Here too he received more applause than all the musicians who have been here. Those who heard him seemed to be quite genuinely enchanted.«
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