Haydn Quatuors à Cordes Op 76 The London Haydn Quartet - Cda68335 - Hyperion - Classical

L’opus 76 est l’un des plus étonnants chefs-d’œuvre de Haydn, il y porta à son acmé cette fusion des éléments populaires et du langage savant qui avait fait tout le prix d’un genre qu’il imposa au sommet de la tradition musicale viennoise. Dans les six Quatuors de l’opus 76, et en particulier dans celui des Quintes (le deuxième), s’y ajoute une sorte d’excentricité irrépressible dont Beethoven se souviendra. L’excentricité, c’est hélas ce qui manque cruellement au London Haydn Quartet, lancé pour Hyperion dans une intégrale Haydn. Le jeu historiquement informé, les instruments d’époque avec leurs couleurs pourtant spécifiques, tout cela abouti à une lecture prudente, à un style réservé, qui réussissent à rendre ces musiques lisses, un comble ! Alors retournez plutôt aux Wiener Konzerthaus Quartett, chez qui vous trouverez la lettre et l’esprit ! (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Avec l’op. 33, les Divertimenti a quattro de sa jeunesse donnèrent naissance en 1781 à la première série officielle de six quatuors composée par Haydn. Seize années plus tard, l’opus 76 vit le jour, dédié au Comte Erdödi. Cette série comporte quelques-unes des œuvres de Haydn les plus connues en ce genre : Les Quintes (n° 2), L’Empereur (n° 3), Le Lever de soleil (n° 4), mais aussi des œuvres qui commencent à entrouvrir la porte sur le nouveau siècle qui se profile : explorations harmoniques labyrinthiques, tonalités vagabondant parfois de manière quasi rhapsodique, effets ponctuels de confusion rythmique, créent autant de délectables surprise pour l’auditeur et posent quelques pièges stylistiques aux interprètes, heureusement ici très savamment déjoués. En effet, outre le fait que ceux-ci jouent sur des instruments anciens, The London Haydn Quartet s’est fait une spécialité — comme son nom l’indique — de l’œuvre du compositeur autrichien. La parfaite symbiose de leurs timbres, l’élégance de leurs phrasés et leur souci de la cohérence structurelle de ces quatuors, agrémentés d’une prise de son remarquable qui met en valeur le grain et les coloris de chaque instrument, font de cet enregistrement un succès qui rejoint celui des précédents volumes de la série : op. 9, octobre 2007 ; op. 17, juin 2009 ; op. 20, octobre 2009 ; op. 33, juin 2013 ; op. 71 & 74, 50, février 2016 ; op. 54 & 55, février 2017 ; op. 64, novembre 2018 ; op. 71 & 74, octobre 2019. Une nouvelle pépite d’exception au riche catalogue Hyperion. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)