Pour ses vingt ans et au lendemain de sa participation à la finale du Concours de Varsovie, Dux offrait à Szymon Nehring d’enregistrer les Concertos de Chopin. Penderecki himself lui accompagnait un opus 11 piaffant, le jeu athlétique du jeune homme évitant le pathos dans l’Allegro maestoso, donnant une ampleur schumanienne au final : quelle sonorité profonde et pourtant volatile, quel sens du rythme, quelle fantaisie dans les accents. La qualité de ce jeu parle d’elle-même et magnifiera un Deuxième Concerto belcantiste, d’une poésie diffuse au long d’un Larghetto irréel, scène d’opéra nocturne saisissante à force de lyrisme. La même distance un peu nostalgique s’entend encore au début du final avant que la danse ne vienne piquer ce clavier plein de caractère, coda d’un album qui sacrait le nouveau petit prince du piano polonais. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Frédéric Chopin, servi par un pianiste et un orchestre polonais, intéressant ! Le jeune Szymon Nehring (21 ans) lauréat du prestigieux concours Chopin embrasse deux œuvres majeures de très nombreuses fois enregistrées. Aussi, voyons ce qu’il propose. Rappel : Le n° 2 est en fait le premier mais fut publié en second. Chopin les écrivit à l’âge de 19 et 20 ans, et pourtant, quelle maturité et quelle splendeur dans ces concertos. Plus particulièrement le deuxième, l’un des plus beaux du répertoire, au romantisme exacerbé où les sentiments secrets de Chopin pour Constance Gladowska constituent le coeur émotionnel de l’oeuvre notamment dans le larghetto, vrai chant poétique. Le n° 1 est plus extraverti, débarrassé des douleurs sentimentales, plus abouti, moins spontané, avec d’étonnantes innovations pianistiques. Szymon Nehring joue un piano magnifique, irradiant une ardeur prometteuse aidée d’une virtuosité déjà sans faille, avec toutefois un tempérament mesuré et tout en nuance. L’orchestre est moins enthousiasmant et un peu pâteux, surtout dans le n° 2 où la direction de Dybat est moins affirmée que dans le n° 1 où Penderecki énonce intelligemment les thèmes développés par le piano seul. Au final, piano somptueux, orchestre moyen, prise de son excellente : à découvrir pour écouter Nehring, lumineux! (Philippe Zanoly)

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