Guillaume de Machaut (1300-1377)
S'il estoit nuls/S'Amours tous/Et gaudebit cor vestrum
On ne porroit penser
Dame, se vous m'estes lonteinne
Moult sui de bonne heure nee
Ne pensez pas, dame, que je recroie
En demantant et lamentant
Mes esperis se combat
J'aim sans penser laidure
Ma fin est mon commencement
C'est force, faire le vueil
Je puis trop bien ma dame comparer
Tant doucement m'ont attrait/Eins que ma dame/Ruina

The Orlando Consort

Matthew Venner, contreténor
Mark Dobell, ténor
Angus Smith, ténor
Donald Greig, baryton

Huitième opus au disque de l’œuvre de Guillaume de Machaut (1300-1377) par The Orlando Consort et toujours ce bel enchantement. Le lion de nobilité, en vieux français dans le texte, déploreray dans un lai lyrique « en demantant et lamentant », sous les vers du premier prince des poètes au XVIème siècle, la défaite de Poitiers, 19 septembre 1356, et la captivité du roy de fierté Jehan II. Comble de l’ironie, ce sont nos ennemis qui interprètent à l’anglaise cet arbre fourchu, triste épopée, avec une justesse et un engagement sans faille. La pureté des voix à nu, que l’on retrouve dans le célèbre et dansant virelai « Moult sui de bonne heure nee » ou le rondel inspirant peut-être une autre grande captive des anglois deux cents ans plus tard « ma fin est mon commencement », est une vraie prise de risque pour les quatre chantres du Orlando Consort qui, sans aucun artifice d’instrumentarium reconstitué, nous rappellent combien les vers et la musique de Machaut, sept cents ans plus tard et en ces temps d’isolement, expriment de contemporanéité… Magique ! (Florestan de Marucaverde)