Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Serse (Xerxès), opéra en 3 actes, HWV 40

Fritz Wunderlich, ténor (Serse)
Naan Pöld, ténor (Arsamene)
Hertha Töpper, contralto (Amastre)
Jean Cook, soprano (Romilda)
Ingeborg Hallstein, soprano (Atalanta)
Karl Christian Kohn, basse (Ariodate)
Max Proebstl, basse (Elviro)
Bavarian Radio Choir
Bavarian Radio Symphony Orchestra
Rafael Kubelik, direction

Retour chez Orfeo dans des conditions sonores idéales – on est reparti des bandes de la Radio bavaroise, de ce "Xerxes", qui occupe une place particulière dans l’œuvre de Haendel, et dont la création fut un échec lamentable : l’œuvre tomba dès la troisième soirée. Caractère hybride d’une œuvre qui hésite entre buffa et seria ? Evolution du goût du public anglais ? Le débat reste ouvert. Hertha Töpper et Ingeborg Hallstein qui étaient à l’époque plutôt Zweite Garnitur, et se limitaient aux maisons germaniques feraient aujourd’hui des carrières internationales. On retrouve avec plaisir l’immense Carl-Christian Kohn, qui séduit d’abord par son timbre, ce qui n’est ordinairement pas l’apanage des basses. Mais si l’on met ce disque sur la platine, c’est bien entendu pour Wunderlich : timbre solaire, émission virile, diction impeccable, élégance aristocratique des phrasés, tout cela est connu, attendu, mais ce registre grave qui s’étoffe, cette robustesse à toute épreuve ne le destinaient ils pas à un répertoire plus héroïque ? Cette stupide histoire de chaussures délacées nous a privés à jamais de la réponse. Et puis il y a Kubelik, qui allège les textures, clarifie les plans sonores, articule avec précision et exalte les somptueuses sonorités de la Radio Bavaroise. Händel débarrassé des contre-tenors et des instruments anciens, c’est jubilatoire. Un Judas Maccabaeus emmené par Wunderlich et Kubelik existe chez le même éditeur. (Olivier Gutierrez)

Radio de Munich, début des années soixante, Rafael Kubelik reprend la tradition Haendélienne qu’Eugen Jochum avait revivifiée au début des années cinquante. Orchestre gris trottoir, coupures sensibles, distributions mitigées, version allemandes (pour "Judas Maccabeus" la belle proposition de Chrysander l’excuse évidemment, plus guère pour Xerxès auquel l’italien originel était déjà rendu un peu partout hors d’Allemagne), leurs publications dans la prestigieuse collection Orfeo d’Or n’a qu’une raison, la présence de Fritz Wunderlich dans les deux rôles titres. Formidable diseur pour "Judas", pour "Xerxes" il lui manque pourtant, dès l’ode de l’Empereur à son cher platane, cette poésie teintée de nostalgie que l’italien autorisait mieux, mais se fureur à l’acte III est fabuleuse. Les entourages sont modestes et seule l’Atalanta d’Ingeborg Hallstein atteint à l’émotion. Dispensable donc, d’autant que si Orfeo veut continuer d’augmenter la discographie de Rafael Kubelik, il y a d’autres trésors autrement chatoyants, comme cette "Messe Glagolitique" de Janacek où flamboie le soprano de Julia Varady…. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

This 1962 production of Xerxes was based on Rudolf Steglich’s 1958 edition, which closely follows the autograph score housed in the British Museum and uses a new German translation. The roles of Xerxes and Arsamenes, originally written for castrato sopranos, are here taken by tenor voices. As regards the orchestral direction, Rafael Kubelík favours a reserved, rather than overblown, string sound and adopts discreet vibrato, Baroque terraced dynamics and tempo relationships that avoid extremes. For today’s listeners, therefore, his interpretation falls midway between the productions based on Oskar Hagen’s arrangement, which largely reflected a romantic interpretation of the Baroque, and the current period-sonority versions. The star cast features Fritz Wunderlich, Naan Pöld, Hertha Töpper, Jean Cook, Ingeborg Hallstein, Carl Christian Kohn and Max Pröbstl, demonstrating how high the standards of opera production were at the time.