 Le chef-d’œuvre de la guitare brésilienne, les Etudes d’Heitor Villa-Lobos, seraient-elles l’arbre qui cache la forêt ? Radames Ganattali n’était jamais loin de sa guitare, ses Etudes sont des fantaisies coloristes, de vraies études pourtant mais d’une invention poétique, d’une douceur lyrique, dont Andrea Monarda traque les tendresses, raffine les effets (magique Lento espressivo), sans oublier les saveurs populaires (le jeu à la table de l’Allegretto) qui éclateront plus pimentées dans ces deux merveilles que sont la Petite Suite et la 13e Brasiliana. Magnifique ensemble, preuve supplémentaire du tendre génie de ce compositeur qu’on découvre enfin de ce côté-ci de l’Atlantique. Autre cahier fascinant, les Etudes de Francisco Mignone qui sont totalement pétries de chansons et de danses populaires, et cherchent à étendre les possibilités expressives de l’instrument. Elles demandent un virtuose de première force, furent écrites pour l’un des plus fameux guitaristes brésiliens, Carlos Barbosa Lima. Avec poésie et profondeur, Andrea Monarda dévoile tous les aspects de ce cahier qui cherche et trouve son inspiration aussi bien dans les musiques des campagnes que dans celles des villes, surtout il fait chanter son instrument avec une touche de nostalgie qui va au cœur. Puisse-t-il poursuivre son voyage chez ces deux compositeurs trop négligés. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  S'il est une figure essentielle de la guitare brésilienne contemporaine qu'il faut connaître, c'est bien Radamés Gnattali (1906-1988). De parents italiens, il étudia le piano et la composition au conservatoire de Porto Alegre tout en pratiquant le violon, la guitare et le cavaquinho (petite guitare à quatre cordes d'origine portugaise). Son style concilie brillamment le style populaire et la musique classique. Il est d'ailleurs avec Villa-Lobos un des musiciens le plus joué au Brésil et ailleurs. Les dix Études écrites en 1967 témoignent d'une inventivité constante et de recherches sur le plan technique et harmonique (Arpèges assonants, décalage entre les deux deux mains...etc). Composées dans les années 80, Les deux Suites s'inspirent davantage des paradigmes du folklore brésilien tout en conservant un parfum bien reconnaissable. L'épanouissement du chant et la tenue rythmique exigent une belle maîtrise de l'instrument. Avant de composer de la musique « sérieuse », le compositeur Francisco Mignone (1897-1986) alias Chico Bororo produisit de la musique populaire dans tous les genres. Ses Douze Études (1970) de conception ouverte voire décousue mais basées sur une technique de jeu traditionnelle, offrent ainsi une grande variété de climats et de styles (Caipora, Choro), offrant au guitariste une grande liberté d'exécution et s'il le faut d'improvisation. Interprétation ad hoc d'Andréa Monarda. (Jérôme Angouillant)  Like football (soccer) and coffee, the guitar is inextricably linked with Brazil in the collective imagination. Yet despite its significance to the country’s musical identity, the major class divide in the colonial period saw the guitar dismissed as an instrument of the common, uneducated populace, in contrast to the piano, which represented the aspirations of the wealthier middle classes. Things changed in the early 20th century, however. In 1916 a performance by Italian-Brazilian guitarist Canhoto won over both media and Brazilian elite, heralding the start of a new era for the guitar, and various Italian luthiers moved to the New World, taking advantage of the great market opportunities Brazil offered to turn their craft production into a more industrial enterprise. The guitar’s status as a national symbol rests on an identity-building process combining various elements, and that mix of cultural influences can be seen in the compositions of Radame´s Gnattali (1906–1988). He used elements of popular music in his supposedly high-brow compositions, blurring the boundary between the two styles. Gnattali fought relentlessly to break down the barriers between classical and popular music, becoming the most important – and most prolific – Brazilian composer in the guitar repertoire of the 1950s. His music has its own unique sound, featuring magnificent writing for the instrument, unexpected harmonic solutions and boundless inspiration. The Brazilian composer, pianist and conductor Francisco Mignone (1897–1986) – another musician of Italian heritage – was considered a ‘nationalist’ by scholars and ‘high-brow’ by those from the world of popular music. His vast oeuvre for guitar includes two large cycles – the Estudos (recorded here) and the Valsas – which showcase exceptional technical flair and impressive stylistic versatility, delving into everything from popular music to serialism.

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