 Vincenzo Galilei (Pise, 1500 ? - Florence, 1591) n'est pas seulement le père du célèbre Galilée. Ses contributions à l'acoustique et à la théorie de la musique sont essentielles. Après avoir étudié le luth, sans doute à Florence, grâce à son mécène Giovanni Bardi, il prend des cours de théorie et de contrepoint avec Zarlino, qu'il critiquera vivement plus tard. En 1563, il publie son premier livre de tablature de luth, dans un ouvrage théorique en forme de dialogue platonicien, intitulé Fronimo. Il s'y intéresse avant tout à la mise en tablature (système de notation permettant de transcrire pour un seul instrument des compositions initialement prévues pour plusieurs exécutants) de pièces vocales (madrigaux et chansons) pour lesquelles il exige du luthiste des connaissances pointues en contrepoint. En 1581, il publie un ouvrage théorique majeur, le « dialogue de la musique antique et de la moderne ». Il reproche à la polyphonie alors en vigueur d'obscurcir l'expression du texte poétique, et prône un retour à l'unité parfaite supposée réalisée dans la poésie grecque, par le chant soliste accompagné à la lyre. Il est alors un membre influent de la « Camerata Bardi », ce cercle florentin qui allait poser les fondations de la musique baroque. En 1584, il publie un livre de contrepoint à deux voix. Dans cet album, le grand luthiste allemand Christian Zimmermann nous offre des morceaux des recueils de 1563 et 1584. Ce ne sont pas seulement des exercices théoriques, mais des morceaux pleins de charme. Galilée l'astronome a aussi un jeune frère, Michelangelo Galilei (Florence, 1575 – Munich, 1651). Celui-ci est formé dès son plus jeune âge à devenir musicien professionnel. Son frère aîné l'aide à trouver un emploi en Pologne en 1593, puis, en 1608, auprès de Maximilien Ier de Bavière, à Munich, où il se fixe et se marie, et publie, en 1620, son premier livre de tablature, dédié à Maximilien, et dont Zimmermann nous offre de fort plaisants extraits. Un album passionnant donc, et pas seulement pour l'histoire ou la théorie de la musique, mais aussi pour les oreilles. (Marc Galand)  The German musician Christian Zimmermann, on two historical copies of Renaissance instruments, is delivering to us this interesting anthology dedicated to the lute works by the Galilei family: Vincenzo and Michelangelo, respectively father and brother of the famous Galileo. Vincenzo, also harpsichordist, gamba violist and theorist, introduced both his sons to the art of music and, although we have news that Galileo himself was an excellent lutist, no traces of his compositions remains, while his father and brother were authors of various collections printed from 1563 to 1620. Michelangelo even became lutist at the court of Maximilian i, elector and duke of Munich. The music proposed by Zimmermann consists of a varied overview of the musical forms dedicated to the lute in the Renaissance era: fantasias, ricercars, galiardes, counterpoints, currents, saltarelli, toccatas, in addition to the inevitable “aria di ruggiero", the famous instrumental bass coming from the lyrics of the Orlando Furioso by Ludovico Ariosto.

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